La Région Hauts-de-France au Salon international de l'agriculture 2023

Le coup d'envoi du Salon international de l'agriculture 2023 sera donné le 25 février à Paris. Pour cette 59e édition, la région Hauts-de-France, 1ère région agricole française, occupera le 28 février, 300 m² de stand pour promouvoir ses exploitants et ses spécialités. Elle profitera également de cette grande occasion, pour lancer officiellement le label "Hauts-de-France région européenne de la gastronomie".


Marie-Sophie Lesne, vice-présidente régionale chargée de l'Agriculture lors de la conférence de presse dédiée au Salon de l'agriculture 2023. ©Lena Heleta
Marie-Sophie Lesne, vice-présidente régionale chargée de l'Agriculture lors de la conférence de presse dédiée au Salon de l'agriculture 2023. ©Lena Heleta

Comme à l'accoutumée, la Région Hauts-de-France répondra présente à cette grand-messe de l'agriculture. Mais cette année sera marquée par le lancement officiel du label "Hauts-de-France région européenne de la gastronomie". Ainsi, la gastronomie régionale sera mise à l'honneur à travers une série d'événements accessibles au plus grand monde sur l'ensemble du territoire.

Prudence et inquiétude pour 2023

Il faut néanmoins nuancer cet enthousiasme au vu des difficultés auxquelles sont confrontées les professionnels du secteur. La France et la Région ont vécu en 2022 l'année la plus chaude depuis le début du XXe siècle. « La sécheresse a eu un impact terrible sur les productions. On estime à 10% la perte des récoltes céréalières par exemple » mais aussi la souffrance des éleveurs, frappés de plein fouet par la sécheresse des prairies les obligeant à interrompre le pâturage. Sans oublier l'inflation et ses conséquences dramatiques pour le secteur : +24% du coût des aliments pour le bétail, +93% du prix des engrais ou encore +47% du prix de l'énergie.

Mais la Région fait preuve de résilience : « Les Hauts-de-France s'en sortent globalement bien mais nous restons prudents et un peu inquiets pour 2023 », ne cache pas Marie-Sophie Lesne, vice-présidente régionale chargée de l'Agriculture.

La tendance nationale n'est pas plus rassurante : la France qui souffre d'une perte de compétitivité est passé du 2e au 5e rang des exportateurs mondiaux. « Nous importons deux fois plus de produits agricoles qu'avant et ces importations représentent la moitié de ce que consomment les Français », s'inquiète la vice-présidente régionale.

La filière bio et l'élevage : priorités absolues

Malgré le contexte difficile, la Région veut redoubler d'efforts pour aider notamment la filière bio. Elle profitera d'ailleurs du Salon pour officialiser la signature du plan de développement de l’agriculture biologique 2023-2027.

Celui-ci vise plusieurs objectifs ambitieux, à savoir atteindre en 2027 un doublement des surfaces bio régionales par rapport à 2021, accompagner et structurer les filières bio régionales pour une meilleure rémunération des producteurs ou encore intensifier l'approvisionnement de produits bio régionaux pour atteindre en 2027 au moins 20% de produits bio d'origine régionale dans la restauration collective. « La région compte plus de 1 400 fermes bio et on y tient. On ne veut pas avoir fait tous ces efforts pour les abandonner. »

Quant à l'élevage, il représente une « priorité absolue » pour la Région. Fragilisée, cette filière a perdu 30% de ses élevages entre 2010 et 2020. Pour faire face aux difficultés, accentuées notamment par la sécheresse à l'été 2022, la Région s'appuie sur de nombreux dispositifs comme l'aide à la Régénération des prairies (REGP), « qui a aidé 300 prairies cette année », glisse la vice-présidente ; le contrat de filière ovine (aide forfaitaire pour l'achat de béliers, d'agnelles et de matériel spécifique à l'élevage ovin) ou encore l'aide à la sécheresse (entre 2018 et 2020, la Région a accompagné 934 éleveurs régionaux pour plus de 2,3 millions d'euros de subventions).

En 2023, la Région entend poursuivre cette dynamique et créera une nouvelle aide à la régénération des prairies et une aide à la structuration des filières. « On ne part pas de rien mais il faut qu'on fasse le point sur toutes les actions qu'on a financé pour accélérer la tendance », explique Marie-Sophie Lesne.

La filière régionale a perdu 30% de ses élevages entre 2010 et 2020. © Pascal Martin

Un espace important dédié à la pêche

Malgré ce contexte délicat, les Hauts-de-France restent la première région agricole de France (140 000 emplois ; plus de 27 000 entreprises et exploitations) mais aussi le siège du 1er port de pêche français.

La Région compte bien mettre en avant ses atouts sur le Salon de l'agriculture 2023. Cette année, on retrouvera à la fois des producteurs, des éleveurs, des restaurants, une friterie ainsi qu'un espace important dédié à la pêche. À noter que les exposants ont été sélectionnés par la Chambre régionale d'agriculture. Place à la fête donc... malgré le contexte.