La Safer Hauts-de-France tire le bilan de 2021
La Société d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer) Hauts-de-France tenait début juin son assemblée générale. L’occasion de faire le bilan de ses activités en 2021 et de dresser un tableau de l’évolution du marché foncier.
« La Safer a démontré toute son utilité dans l’aménagement du territoire, grâce notamment à une vraie proximité avec les acteurs de terrain », souligne Sylvain Versluys, président de la Safer Hauts-de-France. Placée sous la tutelle des ministères de l’agriculture et des finances, la Safer a vocation à contribuer à l’aménagement du territoire en achetant des biens et des terres avant de les revendre à des candidats (privés ou publics) qui portent des projets cohérents pour le territoire et répondent notamment aux enjeux de protection agricole. « Le prix est fixe, nous regardons avant tout l’intérêt du projet et sa qualité », pointe-t-il. En Hauts-de-France, la Safer compte 45 collaborateurs et est implantée à Lille, Boves, Laon et Beauvais.
Une activité en pleine croissance
« La crise sanitaire a impacté le fonctionnement de la Safer, évidement, mais nous avons malgré tout réussi à maîtriser nos activités et même à les faire progresser », observe Sylvain Versluys. En 2021, la structure a acquis 3 097 hectares en 391 actes, soit 12% du marché agricole. 89 % de ces acquisitions se sont faites à l’amiable. Le reste résulte d’une préemption pour l’installation, le maintien de l’agriculture ou la consolidation des exploitations agricoles et la protection de l’environnement. « L’installation de jeunes agriculteurs est l’un des grands sujets portés par la Safer Hauts-de-France. En 2021, 1 200 hectares ont été utilisés dans ce but, soit 40% des terres acquises. Cela a permis d’accompagner 71 projets, dont 11 en agriculture biologique », détaille le président de la Safer Hauts-de-France avant d’évoquer les sujets à traiter en 2022.
« Nous ne connaissons pas encore les conséquences des questions géopolitiques et environnementales qui se présentent à nous, mais cela ne fait aucun doute que les enjeux autour du foncier seront immenses », professe-t-il.
Un marché en hausse
L’assemblée générale a également été l’occasion de présenter aux participants l’évolution du prix des terres en 2021. « Le marché a connu une hausse globale, mais il reste assez fermé en Hauts-de-France », pointe Olivier de France, directeur opérationnel de la Safer Hauts-de-France. « Cette hausse est visible sur les cinq départements, mais l’Aisne présente une croissance particulièrement forte. La Région représente entre 4,5 et 5% de l’activité nationale », poursuit-il.
En 2021, 21 230 ventes ont été effectuées, soit une hausse de 19% par rapport à 2019, pour une valeur totale de 2,3 millions d’euros. Cette croissance se retrouve au niveau national où les transactions ont augmenté de 22 % pour atteindre la somme de 49 millions d’euros. Côté financier, les terres libres ont également connu une hausse avec un prix moyen de 11 000 euros/ hectare quand les terres occupées s’affichent autour de 6 600 euros/ hectares.
« La situation est assez équivalente sur les cinq départements », note Olivier de France qui pointe aussi le dynamisme du marché
résidentiel, une catégorie foncière aussi regardée par la Safer. «
Les maisons à la campagne et les espaces de loisirs ont le vent en poupe
à tel point qu’il y a aujourd’hui plus de demandes que d’offres », dit-il. Un phénomène que l’on retrouve évidemment au niveau national, où la tendance 2021 a été très soutenue.