La SICAE de la Somme et du Cambraisis a fêté son centenaire à péronne

A l’occasion de son centenaire, la SICAE a exposé des compteurs et appareils de mesure, de 1921 à nos jours. Pour mémoire, l’histoire de la Société d’intérêt collectif agricole a commencé en 1912, sous l’impulsion de maires de villages et de cultivateurs, pionniers de l’électrification rurale à Roisel.

Le sénateur Daniel Dubois, Eric Desrousseaux, Président de la SICAE et Christophe Chauvet DG de la SICAE Somme Cambrésis (de g. à d.)
Le sénateur Daniel Dubois, Eric Desrousseaux, Président de la SICAE et Christophe Chauvet DG de la SICAE Somme Cambrésis (de g. à d.)

 

Le sénateur Daniel Dubois, Eric Desrousseaux, Président de la SICAE et Christophe Chauvet DG de la SICAE Somme Cambrésis (de g. à d.)

Le sénateur Daniel Dubois, Eric Desrousseaux, Président de la SICAE et Christophe Chauvet DG de la SICAE Somme Cambrésis (de g. à d.)

Ases débuts, elle comptait 7 800 actionnaires détenteurs de parts de 100 francs. L’objectif de ces précurseurs était de moderniser et de développer les communes rurales en fournissant l’électricité aux industriels et cultivateurs locaux, notamment pour le labour ou le battage électrique. La Première Guerre mondiale, qui se déroulera pour partie sur le territoire de la SICAE de Roisel, entraînera la destruction de tous les ouvrages qui y avaient été construits. Dès 1921, les premières lignes électriques haute tension étaient reconstruites et, en 1922, 105 km de ce réseau et 38 km de lignes basse tension permettront d’alimenter l’année suivante les 37 communes de la coopérative. Après la défaite de 1939, les SICAE de Péronne, Montdidier, Hattencourt, créées au lendemain de la Première Guerre, furent contraintes comme celle de Roisel de s’adapter à l’occupation militaire, puis à la pénurie et au rationnement dont les effets perdurèrent longtemps après la fin du conflit. La Deuxième Guerre mondiale apporta son lot de destructions et l’après-guerre fut marquée par une vague de nationalisations, dont celle des grandes compagnies d’électricité avec la création d’Electricité de France. Les SICAE, du fait de leur statut particulier de coopérative agricole, évitèrent ces nationalisations et renouèrent avec des projets plus ambitieux de travaux. Le développement des réseaux, le niveau élevé des investissements ne cesseront d’évoluer, permettant à la société d’exploiter un réseau de qualité tout en maintenant l’ancrage local et la proximité de ses clients. Parallèlement, les premiers rapprochements et fusions entre les SICAE de Roisel et Hattencourt permettront à ces entreprises de s’adapter et d’évoluer dans un contexte en perpétuelle mutation.

« Le début d’une nouvelle aventure »…
L’année 2004 sera marquée par la fusion de quatre SICAE – Roisel, Péronne, Santerre, Cambrai –, amenant la création de la SICAE de la Somme et du Cambraisis, dans un environnement de libéralisation du marché de l’énergie et dans un contexte législatif qui sans cesse se transforme. Depuis, celle-ci s’est développée et emploie aujourd’hui 75 personnes afin d’assurer sa mission auprès de 185 communes et de 28 700 clients alimentés en électricité. Eric Desrousseaux, expert agricole à Arvillers, président de la SICAE, devant de nombreux maires, conseillers généraux, députés, sénateurs et les sous-préfets de Péronne et Montdidier, a souhaité « que ce centenaire soit le début d’une nouvelle aventure qui dure cent ans. L’innovation, le développement des technologies, la libéralisation sont autant de défis pour l’avenir mais la SICAE poursuit son évolution et ses adaptations, tout en conservant l’esprit de service public originel de l’entreprise et la proximité de ses clients et du monde rural ». Le sénateur Daniel Dubois s’est exprimé au nom des parlementaires et en tant que vice-président de la commission des affaires économiques du Sénat auquel appartient le groupe énergie : « Ce sont les agriculteurs qui ont été les précurseurs de l’électrification des campagnes ; 185 communes et 28 700 clients, c’est beaucoup. La Somme est le troisième département de France pour le nombre de communes. La ruralité a besoin de réponses spécifiques, ce qui induit des services spécifiques avec un souci de proximité. Les enjeux face à la problématique de l’énergie avec la rareté des énergies fossiles vont générer son augmentation. Il faut savoir qu’aujourd’hui, l’énergie en France est vendue 30 % moins cher que son coût réel. Il faut un mix énergétique, et cela va prendre du temps. Il faut réfléchir pour ne pas faire d’erreur car ce serait pénalisant aussi bien pour les particuliers que pour les professionnels. La maîtrise de l’énergie est déterminante. Il faut améliorer l’isolation des bâtiments : ce qu’envisage le ministère, à savoir moduler les tarifs de l’électricité et du gaz en fonction de la consommation, n’est pas la panacée. Sa mise en oeuvre risque de s’avérer très difficile sinon impossible. Comment, sans passer par une estimation quasiment personnalisée, définir le confort énergétique d’un ménage qui habite Amiens et un autre qui réside dans le Midi de la France où les besoins en chauffage sont sans aucune mesure ? Et quelle péréquation appliquer lorsqu’un logement est parfaitement isolé alors que cet autre est une véritable passoire énergétique. La SICAE propose des bilans énergétiques à ses clients. » Daniel Dubois a conclu : « Depuis cent ans, qui aujourd’hui imaginerait un village sans électricité ? Sans les ruraux, il n’y aurait pas eu cette accélération de l’électrification. Aujourd’hui, on parle du très haut débit internet, la SICAE est prête à participer à son installation d’ici 2020, grâce à ses poteaux. La SICAE a de très beaux jours devant elle. » La SICAE s’est diversifiée en proposant la distribution du gaz dans les communes. Entre 2007 et 2012 des contrats de concessions ont été signés et pourraient permettre à plus de 120 communes de bénéficier rapidement de cette énergie.