La Trocante suit les modes de consommation
Chantal Briatte gère l’enseigne La Trocante à Saint-Quentin et Amiens. Un concept qui répond aux modes de consommation ébranlés par la crise économique. Les clients sont de plus en plus nombreux et la catégorie socioprofessionnelle s’étend vers les cadres.
En cette période économiquement difficile, les magasins de dépôt-vente ont le vent en poupe. Les enseignes d’envergure nationale sont de plus en plus nombreuses pour le plus grand bonheur des consommateurs, à la fois vendeurs et acheteurs. La Trocante fait partie de ces enseignes qui connaissent un certain succès. Chantal Briatte est de ces franchisés. Cette Saint- Quentinoise a repris il y a cinq ans un dépôtvente, situé rue de Guise, à quelques pas du centre-ville. « Cette boutique a été créée il y a seize ans. Nous avons revu l’ensemble du magasin, sa marchandise, son organisation, ses prix, sa notoriété. Ce fut un long travail qui a demandé cinq ans », se souvient Chantal Briatte qui a décidé de passer par la franchise pour se lancer. « Les banquiers vous suivent plus facilement si vous avez derrière vous un appui. C’est le cas de La Trocante. »
Les cadres, nouvelle clientèle
Le fourre-tout de l’ancien propriétaire a laissé place à un vrai magasin de 2 100 m², avec des espaces identifiés, des rayonnages installés et une mise en valeur des produits déposés. L’informatique a fait aussi son apparition pour gérer les quelque 20 000 références : chaque produit est codifié, permettant ainsi de mieux gérer les flux de marchandises et financiers. De nouveaux espaces ont vu le jour : une boutique high-tech de 400 m² (informatique, consoles de jeux, connectique), librairie (BD et romans), musique (CD, DVD, vinyles). « Nous louons aussi de la sono pour les week-ends », ajoute Chantal Briatte. L’entreprise s’adapte et répond aux évolutions de consommation. Ainsi, des foires thématiques ont lieu chaque mois. En août, La Trocante avait organisé une foire à l’étudiant « avec du petit meuble pas cher ». En ce mois de septembre, c’est l’informatique qui est mise en avant. « Pour Noël, nous organisons une opération jouets qui connaît un certain succès », constate la dirigeante qui emploie cinq personnes. En cinq ans, Chantal Briatte a vu les modes de consommation changer. « Nous ne vendons plus de meubles anciens et en chêne massif. Nos clients veulent du meuble moderne et consommable. » Et la clientèle n’est plus que smicarde ou sans emploi : elle s’est élargie aux cadres. Preuve que La Trocante s’adapte.
Un second magasin à Amiens
Après le déploiement de la stratégie, la dirigeante veut aujourd’hui affirmer le sérieux de son entreprise. Ainsi, la dirigeante a adhéré à un réseau argus pour le matériel informatique « qui permet aux gens de savoir où ils en sont ». De même, elle a suivi une formation pour reconnaître un bijou et sa valeur pour en déterminer le prix. De plus, certains matériels, notamment informatiques, sont garantis trois mois. « Nous réfléchissons pour passer cette garantie à six mois », renchérit Chantal Briatte. Pour alimenter son magasin, Chantal Briatte dispose de trois sources : le dépôt par les particuliers, les articles neufs (invendus, déstockages) provenant de professionnels et les ventes aux enchères. Après Saint-Quentin, Chantal Briatte a ouvert un second magasin à Amiens, dans le quartier Saint-Fuscien, près de la cité scolaire. « Nous avons la même stratégie pour les deux magasins. » Le magasin d’Amiens emploie trois salariés. « Notre cheval de bataille est de proposer tout type de produits et d’être compétitifs pour apporter satisfaction à notre clientèle », conclut Chantal Briatte.