L'Adico : vers la transition numérique des collectivités
Le confinement et la crise de la Covid-19 ont accéléré les pratiques numériques au sein des collectivités. Nouvelles pratiques, nouveaux enjeux, les collectivités doivent s'accoutumer à la nouvelle ère 4.0. L'association pour le développement et l'innovation numérique des collectivités (Adico), basée à Beauvais, accompagne cette transition avec des nouveautés cette année.
Distanciation sociale, télétravail… la crise sanitaire actuelle bouleverse les façons de travailler mais surtout accélère une tendance déjà enclenchée il y a presque dix ans : la transition numérique. Les collectivités sont-elles prêtes ? En théorie, les élus et les agents sont au point. En pratique, même si ces derniers intègrent de plus en plus le numérique dans leur quotidien, un bond a été fait post-confinement… Quelques réglages sont encore à faire. « Le confinement a premièrement changé les réunions qui devaient se faire à distance, constate Emmanuel Vivé, Directeur général de l’Adico. Il y a eu des complications aux premières utilisations mais depuis, cette pratique de réunions à distance commence à se généraliser et on y voit déjà une façon de se protéger contre le virus mais aussi finalement un gain de temps avec des réunions plus efficaces et plus courtes et plus facile à organiser. »
Cet exemple est le point d’entrée à de nouvelles réflexions et de nouveaux usages au sein des collectivités : d’une part dans leur travail quotidien et d’autre part dans les relations avec les habitants. « Il y a un changement de métiers dans les mairies. La secrétaire de mairie n’a plus le même métier qu’il y a dix ans, note Emmanuel Vivié, qui est aussi président de l’association nationale Déclic. Nous sommes là pour accompagner cette nouvelle relation et cette transformation des métiers. »
Néanmoins, les réglages passent avant tout par la compréhension des outils et des notions pour s’approprier le monde du numérique. Dans ce sens, l’association Déclic, dont l’Adico est membre, a édité un lexique à 16 000 exemplaires, cet été, le Lexique numérique, pour aider les acteurs du secteur public à mieux appréhender le vocabulaire numérique parfois flou et complexe. « Les acteurs du secteur public doivent créer de nouvelles facettes de leur métier en s’adaptant à la transition numérique et en assimilant du vocabulaire propre au digital. Le secteur évolue rapidement et les termes évoluent avec lui », explique le Directeur général de l’Adico.
Se connecter aux citoyens
Cette nouvelle approche est au centre des nouveaux enjeux pour l’Adico, et davantage durant cette période inédite. « Le numérique doit devenir un usage commun (…) Le déploiement du Très haut débit accélère aussi les pratiques et il faut accompagner les collectivités car il existe de nombreux projets individuels mais qu’il faut expliquer. Il faut par exemple des plans de formation qui intègrent le numérique », analyse-t-il.
Du côté de ce service aux citoyens, l’association met à disposition l’application IntraMuros permettant aux communes de communiquer avec leurs habitants, à l’échelle de l’intercommunalité. « Cette notion de territoire est intéressante. Avec le numérique, les communes entrent dans la nouvelle ère de la communication », précise Emmanuel Vivé. Plus encore, l’Adico va lancer début octobre un Chat box pour toutes les mairies. « Cette innovation développée en interne est aussi un moyen pour les mairies de répondre rapidement aux habitants, de proposer un service innovant, continue-t-il. Il faut amener les citoyens aux technologies. »
La confiance numérique
Le numérique, oui, mais « il faut faire ça bien », précise-t-il. Toute cette transition reste un long processus dont l’objectif est, pour l’Adico, « d’amener les collectivités à changer leurs habitudes tout en les accompagnant à leur rythme. » C’est pendant le confinement que l’association isarienne a créé le “Pôle confiance numérique”. Objectif ? Aider les collectivités à surfer en toute sécurité dans ce monde connecté. Le Règlement général sur la protection des données (RGPD), le Référentiel général d’accessibilité pour les administrations (RGAA), le Référentiel général de sécurité (RGS) et l’open data… cette mutation passe aussi par la connaissance de la législation et par la sécurité des données. « Ce sont des règles d’hygiène informatique qu’il faut connaître pour avoir confiance aux outils numériques », confie Emmanuel Vivé.