L’agridrone : la nouvelle technologie des agriculteurs
À l’ère des nouvelles technologies, une société parisienne, Airinnov, a développé un capteur pour drone capable de personnaliser la gestion des parcelles des exploitants, et qui s’invite désormais dans les campagnes picardes…
Un drone, équipé d’un capteur baptisé AgroSensor, survole, à 150 mètres d’altitude, des hectares d’exploitations de blé, de colza ou de maïs dans le but de déterminer avec précision les besoins en azote de chaque parcelle. Cette idée, c’est une première en France et dans le monde, et elle s’appelle l’agridrone. Ce petit engin technologique est équipé d’un capteur intelligent et optique dédié exclusivement à l’usage agronomique. Son plus ? Il est capable de cartographier très précisément ainsi qu’observer et analyser au plus près et avec la plus grande réactivité les exploitations agricoles et les plates formes expérimentales, devançant la capacité des technologies existantes telles que les satellites et les capteurs embarqués. « Je suis fils d’exploitant et j’ai vite remarqué les limites des pratiques d’analyse. Un jour j’ai adapté le drone à un outil d’observation et finalement il est devenu un outil de diagnostic agronomique », raconte Romain Raroux, l’un des fondateur d’Airinnov. L’agridone flirte ainsi entre le monde de la recherche et le monde de l’agriculture, proposant un moyen technologique avancé. La chambre d’agriculture de la Somme a d’ailleurs été la première chambre de France à s’en être équipée en 2013, pour les cultures de blé. Au vu des résultats, elle s’est déjà équipée d’un agridrone pour les cultures de blé de 2014. Airinnov a également signé des partenariats avec de nombreux acteurs et distributeurs de la région.
Une nouvelle gestion
L’agridrone c’est surtout un outil de gestion intra-parcellaire qui permet une gestion informatisée des parcelles. « Je me suis associé avec deux ingénieurs spécialistes du drone. Les prototypes fonctionnels de cartographies agronomiques ont été testés et validé par des laboratoires comme l’INRA ou le CETIOM », continue Romain Faroux. L’engin peut effectuer six heures de travail par jour, soit 30 vols par jour. Un exploitant peut faire appel à l’expertise d’Airinnov, selon ses besoins. La société accompagne l’exploitant dans son projet, de l’analyse des besoins en amont, de la programmation de l’appareil, du pilotage du drone à l’analyse des données. « La fertilisation azotée est de plus en plus réglementée et cet outil permet de mieux cerner les besoins et d’optimiser les parcelles hétérogènes car plus une parcelle est hétérogène plus la personnalisation de la gestion est efficace et intéressante et quelle que soit la taille de l’exploitation », explique le co-fondateur. Tout ceci est possible grâce au GPS qui communique avec le tracteur et avec les données préalablement produites. Même si le numérique et l’imagerie aérienne demandent de l’investissement, de nombreux agriculteurs se sont familiarisés avec les nouvelles technologies. Désormais, c’est en levant les yeux au ciel que se fait l’avenir de l’agriculture picarde…
Une technologie très précise
L’agridone a été conçu « pour avoir les caractéristiques du drone idéal et pour l’optimisation géométrique idéale des parcelles en France ». Concrètement, les capteurs observent l’intensité de la vigueur de la plante à l’aide de deux couleurs, le vert et le rouge, et observe deux données visibles et deux donnes invisibles. « L’infrarouge permet d’observer des nuances plus subtiles et ce qui est invisibles à l’œil nu. C’est déjà en soi une révolution ». Ces couleurs transmettent un taux de chlorophylle, qui, une fois soumis à une expertise et des algorithmes, détermine un certain besoin en azote. « Nous avons développé cette technologie en un an avec une expertise technique et sur le terrain et nous avons optimisé les contraintes rencontrées. » Airinnov sera présente au salon Massey Ferguson pour présenter cette technologie aux agriculteurs.