L’année charnière des architectes picards
L’assemblée annuelle de l’ordre des architectes de Picardie a permis la prestation de serment de 13 jeunes diplômés et également de faire un point sur l’évolution règlementaire du métier.
Notre profession est en train de vivre de grandes réformes », souligne Renaud Bellière, président de l’ordre des architectes picards. Banalisation des partenariats publics privés au sein du Code des marchés publics, contrats-cadres dans les marchés à procédure adaptée, loi CAP, mais également fusion des régions. « Les contacts avec les conseillers du NordPas-de-Calais sont excellents et notre vision de la nouvelle grande région, très proche », note-t-il. Le rapprochement des deux ordres régionaux est programmé pour le milieu de l’année. « À Amiens, la Maison de l’architecture est un immense atout et nous ferons tout pour préserver cette identité propre », ajoute le président, se félicitant au passage du dynamisme des 300 architectes du territoire.
L’année de l’Ordre En 2015, l’ordre national des architectes avait un budget de plus de 14 millions d’euros. Une somme répartie à hauteur de 60% au sein des 26 conseils régionaux répartis sur l’Hexagone. La Picardie a donc été dotée de 160 000 euros l’année dernière pour son fonctionnement annuel. S’ajoutent à cela 230 000 euros collectés grâce, notamment, aux droits d’inscription ou à la
recette de concours. « La marge budgétaire est de plus en plus étroite, tant au niveau national que régional », regrette cependant Renaud Bellière. Après la prestation de serment de 13 jeunes diplômés, le président de l’ordre est également revenu sur les moments forts de l’année écoulée, à savoir la rencontre avec les élus de la région, la signature d’une charte des bonnes pratiques de la commande publique, la première rencontre avec les assistants à maîtrise d’ouvrage ou encore l’instauration d’un nouveau partenariat avec la chambre départementale des huissiers de justice de la Somme.
La loi CAP Pour clore cette assemblée annuelle, Marie-Françoise Manière, architecte installée dans l’Aisne et présidente de l’Union nationale des syndicats français d’architectes (UNSFA), est revenue sur la loi relative à la liberté de création, l’architecture et du patrimoine (CAP), adoptée par le Sénat en mars dernier. Ce texte résulte en fait de la fusion de deux projets différents, l’un portant sur la création artistique, l’autre sur le patrimoine. « Je tiens à saluer le travail de Patrick Bloch, rapporteur de ce texte, qui a compris que l’architecture était un élément essentiel de notre cadre de vie », a-t-elle insisté. Cette loi prévoit entre autres de lutter contre les fausses signatures d’architectes, le recours à un architecte dans l’élaboration des dossiers de permis d’aménager ou encore la définition d’un seuil à 150 m2 de surface plancher – contre 170 actuellement –, à partir duquel un particulier doit obligatoirement faire appel à un architecte. « Cela fait trois ans que nous demandions le retour de ce seuil à 150 m2 », rappelle Marie-Françoise Manière. « Je regrette l’absence de syndicat d’architectes dans la Somme et je vous encourage vivement à vous syndiquer. Tout seul, il est impossible de faire changer les choses, nous avons besoin de nous regrouper pour faire avancer notre métier », a-t-elle ajouté.