L’avenir de Verdi ingénierie se fera sous l’eau
La société Verdi ingénierie compte dans ses rangs un employé avec une qualification de scaphandrier. La compétence particulière de Guillaume Danel ouvre une nouvelle voie à l’entreprise qui peut s’attaquer à des missions d’inspection subaquatique d’ouvrages d’art pour le compte de collectivités locales. Une activité amenée à se développer.
Avoir une qualification professionnelle de scaphandrier est déjà une chose peu courante dans la région. Mais l’associer à un poste et une mission en entreprise, voilà qui a le mérite de sortir des sentiers battus. Grâce à cette qualification et à cette compétence, la société Verdi ingénierie, basée à Albert et Saint- Quentin, s’ouvre de nouveaux horizons. Elle possède dans les rangs de ses vingt salariés la perle rare.
Guillaume Danel, chargé d’étude au sein de l’entreprise picarde, possède cette qualification de scaphandrier. Mercredi 14 novembre, il a ainsi réalisé une mission d’inspection subaquatique de quatre ouvrages d’arts à Cléry-sur- Somme et une à Péronne. « Pouvoir réaliser une plongée professionnelle d’inspection, c’était une première », affirme-t-il.
Dans une eau où la visibilité était limitée à seulement quelques centimètres, il lui a fallu vérifier les piles des ponts afin de dresser un rapport et un diagnostic sur les travaux à effectuer ou non pour le compte de la communauté de communes de Haute-Somme (CCHS).
Faire un diagnostic
Cette mission, confiée à la demande des élus intercommunaux, est loin d’être anodine. Lorsque l’ancienne Direction départementale de l’équipement a été dissoute, les intercommunalités ont récupéré la gestion des voiries et des ouvrages d’art. « Il n’y avait jamais eu d’inspections et suivis d’ouvrages réalisés depuis le transfert des infrastructures routières », poursuit le scaphandrier. La majorité de ces ouvrages commence bien souvent à être très âgée. Certains sont presque centenaires, puisque construits à la suite des destructions de la première Guerre Mondiale. Et lorsqu’il convient de les remplacer entièrement, les coûts s’envolent. Ainsi, la petite commune de Condren dans l’Aisne a dû faire appel au conseil général de l’Aisne pour changer le pont enjambant le canal de Saint-Quentin. Un pont en acier bâti après la Grande guerre.
Coût de ce remplacement : 1,5 millions d’euros. Impossible à prendre en charge pour une commune seule ou même une communauté de communes. Voilà l’utilité d’un tel travail et de cette mission. « L’inspection subaquatique a permis de faire un diagnostic visuel sur la partie visible ou immergée. Sur les cinq ouvrages, trois sont en bon état. Deux nécessiteraient des travaux à moyen ou long terme », indique-t-il. Si une rénovation complète n’est pas à prévoir, des travaux de consolidation ou de remise en peinture devraient faire gagner quelques années de vie supplémentaires aux ouvrages traversés régulièrement par des voitures. Quant au coût des rénovations, il faudra attendre les rapports qui résulteront de l’inspection.
Axe de développement
L’avantage d’une telle mission se situe sur le long terme. « Nous allons pouvoir mettre en place un plan d’entretien d’ouvrage », continue Guillaume Danel. Pour le client, le but est de lui donner un aperçu de l’état de ses ouvrages et l’alerter en cas de problèmes, notamment structurels.
La communauté de communes de Haute-Somme possédant quelques 25 ouvrages d’art, l’utilité d’une telle mission n’est plus à démontrer, alors même que l’entreprise est déjà maître d’oeuvre pour la CCHS pour l’entretien de la voirie. Une voirie qui compte un réseau de 230 km de routes. « Nous allons pouvoir réintégrer l’entretien des ouvrages et le génie civil lié à cet entretien des voiries », note-t-il. Cette première mission, en forme de test pour Verdi Ingénierie, doit se transformer en axe de développement. Au vu du nombre d’ouvrages datant de l’aprèsguerre, Guillaume Danel pourrait être amené à aller dans l’eau très souvent.