Agriculture

Le Camem’Bray, un petit air de Normandie…

Bruno Lucien et son fils Alexandre sont rassemblés dans le Groupement Agricole d'Exploitation en Commun (GAEC) de la Vieille Rue à Lachapelle-aux-Pots. La moitié du lait de leurs 60 vaches est transformé en délicieux produits, dont un fameux Camem’Bray, une création made in Oise.

Bruno Lucien a mis trois ans à mettre au point son Camem’Bray, et n’arrive plus aujourd’hui à répondre à toutes les demandes…
Bruno Lucien a mis trois ans à mettre au point son Camem’Bray, et n’arrive plus aujourd’hui à répondre à toutes les demandes…

Le Camem’Bray, c’est comme son nom l’indique, un camembert fabriqué en Pays de Bray : il fallait juste y penser ! Troisième génération d’éleveurs au hameau d’Armentières, Bruno Lucien a repris l’exploitation familiale en 1991. Il y est rejoint par son fils Alexandre en 2015, et l'organisation est bien rodée. Alors que le fils s’occupe de l’élevage, le père se lance dans son projet de toujours, la transformation du lait en produits laitiers. Nourries principalement d’herbe, les 60 vaches montbéliardes produisent chaque année 350 000 litres de lait, dont la moitié est aujourd’hui transformée à la ferme.

Un laboratoire de près de 150 m² a également été construit près de la stabulation. Mais il fallait amortir rapidement les 200 000 euros d’investissement, et c’est d’abord avec des produits ne nécessitant pas trop de recherches que l’entreprise se fait connaître : fromages frais, lait, crème fraîche, yaourts natures ou aux fruits avec une quinzaine de saveurs disponibles, fromage blanc, faisselles… le succès ne se fait pas attendre. « Pour le Camem’Bray en revanche, il nous aura fallu trois ans pour le mettre au point, mais dès son lancement en 2018, il est devenu notre produit-phare », reconnaît le fromager. Aujourd’hui, trois salariées travaillent à la fromagerie pour produire toute la gamme, dont environ 24 000 Camem’Bray par an.

Des bons yaourts dans les cantines

Bruno Lucien vend sa production par plusieurs canaux : chez d’autres producteurs, par le biais de revendeurs comme des boutiques de produits locaux ou des cantines scolaires des alentours, collèges et lycées. « C'est important de faire découvrir des vrais goûts aux jeunes ; pendant le confinement, je n’ai pas pu livrer certaines cantines, les chefs me disaient que les élèves leur réclamaient "les bons yaourts !" », s’amuse Bruno Lucien.

Le GAEC de la Vieille Rue compte trois salariées à son laboratoire, ici Marine et Jessica.

Et environ un quart de la production est vendu directement à la ferme, dans la boutique de la fille de Bruno, Anaïs : le statut de GAEC n’autorisant pas la vente, la jeune femme a créé « la Ferme de la Vieille Rue », qui est ouverte trois jours et demi par semaine et propose un vaste éventail de produits locaux, allant des glaces aux pâtés, en passant par les légumes et la bière… et bien sûr les fromages !

« Le plus difficile pour moi aujourd’hui, c’est de répondre à toutes les demandes, j’ai du mal à suivre », confie Bruno Lucien, qui est en train de construire une extension du laboratoire sur 65 m². « Cela nous permettra d’améliorer les conditions de travail des salariées et de pouvoir augmenter la production, en utilisant non seulement le lait de la traite du matin mais aussi une partie de la traite du soir. » Le fromager va reprendre la fabrication d’une tomme qui avait été abandonnée et ajouter à sa gamme un fromage à raclette : les amateurs n’ont pas fini de se régaler !