Conjoncture

Le CERC Hauts-de-France fait le point sur l'emploi et la formation dans le bâtiment

La Cellule économique régionale de la construction (CERC Hauts-de-France) a élaboré en partenariat avec l’Observatoire des métiers du BTP de Constructys un tableau de bord "Activité, emploi et formation dans le bâtiment". L’occasion de dresser un panorama complet de la filière en région.

En 2019, près de 4 900 jeunes étaient en contrat d’apprentissage dans les entreprises de bâtiment. (c)AdobeStock
En 2019, près de 4 900 jeunes étaient en contrat d’apprentissage dans les entreprises de bâtiment. (c)AdobeStock

Parmi les spécificités du tissu économique du secteur dans les Hauts-de-France : sa « forte atomisation » et sa concentration sur quelques domaines d’activité, avec une forte polarisation autour des centres urbains.

La filière est essentiellement constituée de petites entreprises, 66% d’entre elles - soit 23 996 - n’employant aucun salarié. Concernant la structure de l’emploi, « elle montre une prépondérance des salariés dans le secteur. Ainsi les ressources actuellement mobilisées comptent 86 100 salariés pour un peu plus de 21 200 non salariés (rapport de un non salarié pour quatre salariés) », peut-on lire dans l’étude.

Typologie des effectifs

Près de 8 700 intérimaires en équivalent temps plein travaillent dans le bâtiment en 2019 dans les Hauts-de-France, soit 10% des salariés, une part légèrement supérieure à la moyenne nationale.

74% des effectifs relèvent de la production, ce qui en fait un des taux les plus élevés de France, la moyenne nationale atteignant elle les 71%. Les métiers les plus représentés concernent le gros œuvre, qui concentre plus de 15 000 salariés, avec 26% des salariés de la production appartenant au groupe métier maçon et connexe. Les menuisiers et les couvreurs se positionnent aux 2e et 3e rangs, devant les électriciens.

La part d’ouvriers qualifiés ou très qualifiés est plus importante en région qu’au niveau nationale, de deux points, pour s’établir à 62,6%, avec toutefois des contrastes et disparités selon l’âge et les métiers.

Zoom sur les formations et l’apprentissage

En 2019, près de 12 000 jeunes étaient en formation initiale dans les métiers de la production du bâtiment dans les Hauts-de-France, dont plus d’un tiers d’apprentis (36,5%). La part de l’apprentissage est nettement supérieure à cette moyenne sur certains métiers, elle atteint à titre d’exemple 83% des jeunes en formation initiale sur le métier de plâtrier et 82% sur celui des couvreurs.

Les formations initiales relevant de la production qui sont les plus demandées sont celles de maçons (17%), suivie par les chauffagistes (16%), les menuisiers (15%) et les peintres (13%). Dans les métiers techniques et d’encadrement BTP, elles concernent plus de 2 600 jeunes dans la région. 66% des jeunes sont par ailleurs attirés par les formations initiales spécifiques aux métiers des études.

Les établissements du Campus des métiers bâtiment accueillent 55% des élèves en formation initiale. Les établissements du Campus des métiers et qualifications Bâtiment et systèmes énergétiques intelligents rassemblent eux 56% des élèves en formation initiale sur des métiers de production du bâtiment. Ce taux est de 49% pour les formations d’encadrement de chantier.

En 2019, près de 4 900 jeunes étaient en contrat d’apprentissage dans les entreprises de bâtiment. Ce sont les métiers de la production qui forment le plus d’apprentis, principalement dans les petites entreprises : 60% d’entre eux sont accueillis dans des établissements de moins de dix salariés, contre 10% dans les entreprises de 50 salariés et plus.

Pour répondre aux départs définitifs du secteur et aux recrutements liés à l’activité, le besoin en primo-arrivants dans le bâtiment sur un métier de production est estimé dans la région à 1 420 personnes.

Quel scénario pour l’avenir ?

Quelles sont les tendances à venir pour le secteur dans les Hauts-de-France ? L’activité dans le bâtiment, en repli de 2009 à 2016, était repartie en 2019. Mais après une année 2020 « en forte contraction », trois scénarii ont été envisagés à l’horizon 2025.

Le scénario bas table sur une stagnation de l’activité avec un chiffre d’affaires comparable à celui de 2016 (8 829 millions d’euros contre 9 935 millions en 2019).

En ce qui concerne le scénario haut, la reprise d’activité s’organise dés ce début d’année, en lien avec le plan de relance national et la nette reprise de la commande publique des collectivités et les projets des bailleurs.

La forte mobilisation de tous les acteurs sur l’entretien-rénovation comme sur la construction neuve monte en puissance. En 2025, le chiffre d’affaires du bâtiment pourrait ainsi retrouver son niveau élevé, légèrement supérieur à celui de 2019 (comparable à celui de 2008, époque à laquelle le chiffre d’affaire s’établissait à 9 949 millions d’euros). Le scénario médian correspond lui à la moyenne des deux premiers.

Retrouvez l'intégralité de l'étude sur : http://www.cerc-hautsdefrance....

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Source : CERC Hauts-de-France/ Observatoire des métiers du BTP/ montage PLG.