Le cinéma comme levier d'attractivité et de lien social
Faire venir la culture cinématographique à la campagne. La municipalité de Thibivillers, dans le Vexin, a fait appel à l'association Ciné Rural 60. La première projection a eu lieu le 23 octobre.
Séance de cinéma. Samedi 23 octobre, la petite commune de Thibivillers s'est fait une toile en projetant à la salle municipale le dessin animé Baby Boss 2. L'air de rien, un petit événement. Loin des services, parfois loin des établissements d'enseignement secondaire, les communes rurales sont parfois un peu coupées du monde. L'éloignement de la culture en est l'une des conséquences, avec un impact sur l'attractivité du territoire, et même sur la convivialité.
À Thibivillers, dans le Vexin isarien, la municipalité a souhaité remédier en partie à ce problème en répondant à la sollicitation de l'association Ciné Rural 60. Chaque année, celle-ci organise plus de 1 000 projections rassemblant plus de 45 000 Spectateurs. En 2020, 83 points de projections étaient recensés dont 75 dans l’Oise.
Rendez-vous tous les trois mois
Si l'association repose beaucoup sur le réseau des bénévoles, une équipe de salariés assure les projections et la coordination culturelle et administrative. « L'idée de base de nos actions, à la municipalité, c'est de recréer et cultiver le lien social dans notre village, explique Yannick Jubault, le maire de la commune. On a eu cette opportunité avec Ciné Rural, qui correspond bien à cette idée. On a sauté sur l'occasion ».
Désormais donc, une séance sera donnée tous les trois mois à la salle des fêtes de Thibivillers ou en extérieur, quand le temps le permettra. Un petit programme, certes, mais qui donne l'opportunité « de voir des films que nous ne serions pas allés voir au cinéma », commente Yannick Jubault. Un accès à la culture cinématographique qui n'a rien de négligeable. À Thibivillers, la salle de projection la plus proche se situe à Gisors à un gros quart d'heure de route. Mais pour une « vraie » salle, il faut aller à Méru ou à Beauvais à une demi-heure de route pour se faire une toile. « On ne peut pas y aller tous les jours. Sans compter que les places de cinéma sont souvent chères », poursuit Yannick Jubault.
Des films récents, voire engagés
Les films qui sont donnés sont tous récents. Sortis il y a deux mois maximum. Ainsi le premier film projeté, Baby Boss 2, était au programme des cinémas français mi-août. « Pour cette première séance, nous avons voulu proposer un film pour les enfants. Et pour eux, la séance était gratuite », explique le maire. Mais pour la suite, les entrées seront à deux euros pour les enfants et quatre euros pour les adultes.
La programmation pourrait évoluer également. Le maire nourrit ainsi l'espoir d'organiser des projections suivies de débats citoyens. Des films plus engagés, notamment autour du thème de la protection de l'environnement, pourraient ainsi être joués. Et le maire espère même pouvoir faire venir certains grands défenseurs de cette cause, pour débattre avec ses administrés...