Le Compiégnois construit sa mobilité

L'Agglomération de la région de Compiègne (ARC) fait partie des 84 collectivités retenues du projet gouvernemental des pôles d’échanges multimodaux, parmi les 187 porteurs de projets en France.

Nicolas Leday voit grand pour la mobilité.
Nicolas Leday voit grand pour la mobilité.

C'est une bonne nouvelle pour le territoire qui ambitionne de repenser sa mobilité. Les taux de subvention sont attribués sur des thématiques que l’Agglomération de la région de Compiègne veut mettre en pratique avec notamment l’utilisation de véhicules routiers zéro émission de CO2, et une politique d’urbanisme en lien avec le projet de transports, en repensant entièrement le quartier de la gare.

Et le projet du Compiégnois a été retenu par le Gouvernement. Un quatrième appel à projets lancé en décembre 2020 par le ministre en charge des Transports, incorporait un volet sur les pôles d’échanges multimodaux. Les candidats avaient jusqu’à fin avril 2021 pour remettre leurs dossiers de candidature. Pour être éligible, les travaux ne devaient pas avoir commencé à la date du lancement de l’appel à projets, et doivent démarrer avant fin 2025.

L’aide de l’État avec le Plan France Relance 2020-2022 contribue ainsi à hauteur de 900 millions d’euros, au titre de sa mesure en faveur des transports du quotidien, et porte sur le volet infrastructures. Nicolas Leday, vice-président de l’ARC, délégué aux transports et à la mobilité, rappelle que le projet a obtenu le label national avec des financements de l’État, l’Ademe, la Région Hauts-de-France, le Département et l'ARC. « Il s’agit d’aménager le pôle multimodal qui se trouve devant la gare. Nous allons réaménager ce quartier en accord avec la SNCF nationale, qui a décidé de détruire la gare actuelle datant de 1878, pour en construire une nouvelle, beaucoup plus grande, et aux normes en vigueur. Nous allons avoir d’ici trois ans la création du barreau Roissy/ Creil. La population prenant le train va augmenter de 35%, à Compiègne, explique l'élu. Le coût de la nouvelle gare est estimé à 16 millions d’euros pour sa démolition et sa reconstruction. Le budget a été voté par la Région et la SNCF. Les transports multimodaux seront, la voiture, le bus, le car, le vélo et les piétons. L’ARC va créer un écot-quartier, dénommé le Bi Face, très étendu allant de Compiègne gare à Margny les Compiègne. »

Les travaux de la gare démarreront fin 2024, avec une ouverture de la nouvelle, fin 2026 et la collectivité effectuera les travaux de voirie en même temps. Cet éco-quartier accueillera des commerces, des appartements, des parkings en hauteur, des bureaux qui seront opérationnels en 2030. Ces différents travaux seront exécutés par phase.


Compiègne, modèle de mobilité ?


Ce nouveau projet s'inscrit dans la continuité des projets de la Ville. Compiègne est la première ville d’Europe, et donc de France, à avoir institué la gratuité des transports pour les usagers, quelque soit le lieu de leur résidence. Compiègne est aussi la première ville de France à faire rouler ses cars au diester (biocarburant élaboré à partir d'huile végétale) depuis de très nombreuses années.

L’ARC a également lancé un appel d’offres en 2021 pour changer ses 22 bus, dont elle est propriétaire et qui seront équipés au gaz naturel de ville. Dès juillet 2022, il y en aura trois, dont un bus articulé de 160 places. Les anciens bus, parfaitement entretenus, seront vendus à des pays européens.

Et les bus sont financés par le versement mobilité. Nicolas Leday explique le principe : « Les entreprises implantées dans l’ARC et employant plus de onze salariés, tous secteurs d’activités confondus, public et privé, versent 0,7% de leur masse salariale. 22 communes font partie de l’Agglomération, ce qui représente 85 000 habitants. Il y a 6,5 millions de voyages, je dis bien voyage, par an, sans compter les transports scolaires qui coûtent 7,1 millions d’euros par an. Le versement mobilité des entreprises finance à 85%, le reste l’étant par la Région, le SMTCO, (syndicat mixte des transports collectifs de l’Oise). » Compiègne, accueillant toujours plus d’entreprises, attend patiemment ces transformations.