Le CORREI trace l’avenir énergétique des Hauts-de-France
Le 9 décembre dernier, le collectif régional des réseaux énergétiques intelligents (CORREI) organisait la première édition de son évènement : « Horizons énergétiques Hauts-de-France ». L’occasion de faire le point sur la consommation de la région et l’avenir.
D’autant plus que d’ici 2050, la France doit atteindre sa neutralité carbone. «Depuis
2018, la Région planche sur sa transformation, accélérée par l’arrivée
de Rev3 en 2020. Il a fallu réimaginer l’une des régions les plus
émettrices de CO2
en France, due à son activité industrielle» rappelle Mathias Povse,
directeur régional du groupe EDF, président du Pôle Medee et animateur
du CORREI.
Ces dernières années, la troisième région industrielle de France ne compte plus ses projets de méthanisation, biogaz, éolien, photovoltaïque, réseaux de chaleur… pour ainsi accélérer la baisse de ses émissions de CO2 et se décarboner.
Un enjeu immédiat
L’énergie fossile en Hauts-de-France représente environ 70 % en 2021, au national, c’est 60 %. Ce chiffre est amené à baisser, tout comme les émissions de gaz à effet de serre, puisque la région représente à elle seule 50 millions de tonnes de CO2 par an. Sur un total de 50 sites les plus émetteurs en France, 9 se situent dans les Hauts-de-France.
Toute énergie confondue, la France consomme 2 500 TWh. «Enlevez le transport et la transformation, vous arrivez à 1 600 TWh, le point de départ de la stratégie nationale bas-carbone qui vise à appliquer une réduction de cette énergie de 40 %», éclaircit le président du Pôle Medee, avant de préciser. La région, quant à elle, représente 10,6 % de la production nationale d’électricité.
Mettre de l’intelligence dans les réseaux
Pour réduire son impact, la région bénéficie de nombreux atouts sur son territoire. Le canal Seine nord Europe en est le premier exemple, mais pas seulement… L’intégration des «smart grids», c’est-à-dire les technologies numériques de gestion des réseaux électriques, en Hauts-de-France doit y contribuer. «Il y a à la fois une notion de décarbonation et aussi d’efficacité, pointe Mathias Povse. Nous avons un délai particulièrement court. Tout l’intérêt réside en notre anticipation. Ce travail que l’on mène avec 100 structures amènera une optimisation globale».
La première région automobile française pourra aussi s’appuyer sur ses gigafactories, sa vallée de la batterie pour l’électrique. Ainsi que sur les deux réacteurs EPR2 en route pour Gravelines et l’élargissement du parc éolien. «Cela représente en plus, plus de 20 TWh, un besoin pour nous alimenter en électricité, avec comme principal objectif en tête : le changement climatique» souligne Laurent Cantat-Lampin, directeur régional RTE Hauts-de-France. De quoi aussi participer à l’accompagnement de grands projets de transformation énergétique comme l’électrisation des fours chez Arcelor Mittal à Dunkerque. Un moyen efficace pour réduire significativement l’empreinte carbone des Hauts-de-France. «Il faut utiliser nos ressources et nos stratégies tout en veillant au coût» conclut Mathias Povse.