Le groupe la Poste et la Cress : une alliance dynamique en région

Initiative nationale présentée en octobre dernier, l’alliance dynamique portée par le groupe la Poste et les acteurs de l’économie sociale et solidaire, a pour objectif de mettre en place des leviers de développement au service des personnes et des territoires.

L’entretien de toutes les boîtes aux lettres est assuré par des structures adaptées.
L’entretien de toutes les boîtes aux lettres est assuré par des structures adaptées.
Christian Bréban et Jean-Michel Bondu ont officiellement signé la charte Alliance dynamique.

Christian Bréban et Jean-Michel Bondu ont officiellement signé la charte Alliance dynamique.

Avec 17 000 points de contact et 230 000 collaborateurs dans l’Hexagone, dont 80 000 facteurs, le groupe la Poste bénéficie d’un ancrage local fort. Le maillage territorial renforcé fait partie des valeurs portées par l’entreprise et la pousse à contribuer fortement au développement régional, notamment en soutenant des actions menées par des acteurs de l’économie sociale et solidaire. D’ailleurs, en 2014, le volume des achats du groupe vers les différents secteurs de l’ESS s’est chiffré à 11 millions d’euros.

C’est toujours dans cette logique de partenariat que le groupe la Poste a initié l’alliance dynamique, axe de co-développement inscrit dans la stratégie la Poste 2020 : conquérir l’avenir. « Nous devons nous adapter à l’évolution de la société », a déclaré Christian Bréban, délégué régional du groupe la Poste en Picardie. « Avec une baisse de trafic égale à ¼, nous devons conquérir de nouveaux territoires et de nouveaux relais de croissance, mais toujours en nous appuyant sur des valeurs et des principes qui nous ont toujours guidés », a-t-il ajouté.

Pour cela, le délégué régional a signé une convention de partenariat, déclinaison territoriale de l’alliance dynamique nationale avec la chambre régionale d’économie sociale et solidaire (Cress). « L’ESS est en croissance constante et peut aujourd’hui offrir des emplois stables avec des acteurs non-délocalisables. Il faut sortir de l’entre nous, pouvoir diffuser notre savoir-faire pour répondre aux enjeux de demain. C’est pourquoi il faut co-construire avec la Poste des activités du quotidien utiles aux personnes », a insisté Jean-Michel Bondu, président de la Cress Picardie. L’ESS représente 58 500 salariés sur le territoire, soit 10,3% de l’emploi en Picardie.

Cinq axes majeurs

« Cette alliance signe le rapprochement entre une grande entreprise et des acteurs très présents localement. Nous sommes ici pour porter un développement économique durable via une économie différente », a déclaré en préambule Alain Lantaume, chargé de la mission alliance dynamique qui sillonne la France pour présenter ce partenariat unique en son genre. Cinq axes majeurs ont été identifiés pour mener à bien les échanges entre la Poste et l’ESS. D’abord les lieux partagés. Le groupe postal possède de nombreux locaux parfois sous-occupés. L’entreprise propose de louer ces lieux ou de les réaménager pour en faire un espace partagé. « Nous souhaitons réinvestir la ruralité, recréer avec des acteurs de l’ESS des activités utiles, des lieux partagés par exemple avec des services postaux et du numérique », explique Alain Lantaume. Viennent ensuite les produits bancaires.

Dans ce secteur, la Poste a construit un partenariat depuis longtemps avec l’ESS à qui elle propose des crédits simples à court, moyen et long terme ou encore des solutions de gestion de comptes. « Nous pensons également aux intérêts solidaires qui permettent aux gens de donner leurs intérêts à une initiative. Nous pensons également à développer la finance solidaire », commente le chargé de mission. Du côté des ressources humaines, l’alliance dynamique mise sur le mécénat de compétences l’échange entre des salariés volontaires et des acteurs de l’ESS. Les achats font eux aussi partie des axes identifiés. Il s’agit de développer les achats en direction secteur du handicap mais aussi l’insertion sociale.

Enfin, la transition énergétique. plus d’une action sur le recyclage des déchets, la Poste possède parc de 800 voitures électriques. « J’ajouterais également à ces axes, le numérique. Nous avons conscience que les acteurs l’ESS ont besoin d’une transition numérique. Nous devons les aider créer le bureau du futur », conclut Alain Lantaume. En Picardie, Snezana Tournier, déléguée au développement régional au sein de Poste, sera chargée d’orienter différentes demandes vers les bons interlocuteurs.

Continuer à développer les partenariats avec la Poste

L’entretien de toutes les boîtes aux lettres est assuré par des structures adaptées.

L’entretien de toutes les boîtes aux lettres est assuré par des structures adaptées.

Depuis de nombreuses années, le groupe la Poste a développé une politique en faveur de la diversité et de l’égalité des chances. Une orientation qui a conduit l’entreprise à renforcer ses engagements vis-à-vis des travailleurs handicapés dans ses rangs comme chez ses partenaires. Ainsi, la Poste collabore de façon régulière avec des entreprises adaptées (structures qui emploient 80% de personnes en situation de handicap). C’est le cas de l’entreprise APVB, installée à Saint-Quentin-Lamotte et qui compte aujourd’hui 112 salariés.

Créée en 1991, la structure adaptée a développé différents services à destination des entreprises comme des particuliers. Sous-traitance industrielle, stockage, création et entretien d’espaces verts, nettoyage, entretien, location de vélo ou encore installation de cabines de plage, APVB dont le rayon d’action s’étale de la Picardie à la Normandie, s’applique à proposer des services innovants et variés.

Depuis trois ans, l’entreprise travaille également avec le groupe la Poste. «  Nous assurons l’installation, la réparation et l’entretien des boîtes aux lettres sur la Somme, une partie de la Seine Maritime et le Nord de l’Oise  », explique Yves Schönfeld, directeur de l’APVB. Une activité supplémentaire pour cette entreprise adaptée remportée grâce à un appel d’offres lancé par la Poste. « Je suis très heureux et fier de pouvoir répondre à des appels d’offres au même titre que des entreprises classiques. Lorsque nous les gagnons c’est une véritable reconnaissance pour nos salariés, pour leur savoir-faire et leur réactivité  », ajoute-t-il.

Les équipes, capables d’intervenir dans un délai de 24 heures, se déplacent partout sur le territoire en camionnette. « Nous appartenons à l’économie sociale et solidaire par essence, mais nous n’avons pas attendu la création de cette alliance dynamique pour travailler avec la Poste. Ce qui m’intéresse aujourd’hui c’est de consolider notre partenariat avec ce groupe et pourquoi pas nous orienter vers d’autres marchés avec eux », souligne Yves Schönfeld.