Le pays de Bray se prête au jeu de la « Refondation »
Une réunion territorialisée du Conseil national de la Refondation a eu lieu le 24 mai à Saint-Germer-de-Fly. Le pays de Bray entend par là faire émerger des idées pour sa propre évolution, et les faire remonter vers l’État.
Réflexion, dialogue, concertation... Voilà le triptyque sur lequel repose le Conseil National de la Refondation voulu par Emmanuel Macron, et dont une version territorialisée vient de démarrer dans le Pays de Bray. Lancé en septembre 2022, ce grand remue-méninges version XXL doit amener les « acteurs de la société civile organisée et de la puissance publique à partager des diagnostics sur l’état du pays, à co-construire des stratégies nationales portant sur les grandes transitions (démographique, écologique, productive…), et à produire des solutions innovantes. » Le 24 mai, une quarantaine de personnes était ainsi réunies à Saint-Germer-de-Fly, sous la houlette de la préfète de l'Oise, Catherine Séguin. « Merci de nous faire des propositions innovantes et percutantes, et de ne pas hésiter à bousculer nos schémas de pensée », a encouragé la représentante de l’État devant un parterre d'élus, acteurs économiques, et représentants du secteur associatif.
« Les forces vives territoriales », comme les a nommées Jean-Michel Duda, président de la Communauté de communes du Pays de Bray, qui s'est portée volontaire pour réaliser cet exercice. Même si la collectivité est déjà engagée dans un projet de territoire, elle espère profiter de la dynamique pour l'affiner et faire remonter les problématiques (et les solutions) du monde rural pour ne pas être oubliée des politiques nationales. « Force est de constater que les lois, normes, appels à projets... sont souvent plus adaptés à des urbaines et denses, plutôt qu'à un territoire rural comme le nôtre », a soulevé Jean-Michel Duda. « L'objectif de la journée, c'est de nous appuyer sur votre expérience du terrain pour enrichir et donner de la proximité à la réflexion d'ensemble conduite à l'échelle nationale », a confirmé Catherine Séguin.
Covoiturage et simplification
Les thèmes de réflexion choisis ne doivent d'ailleurs rien au hasard. La mobilité et l’habitat sont des questions importantes en zones rurales. D’ailleurs, des idées sont remontées. Pour la mobilité, sur un territoire peu desservi par les transports en commun, le covoiturage peut être une solution, mais reste peu développé. De nombreux freins persistent encore, que la collectivité souhaite lever. La mise en place d'un covoiturage organisé est donc envisagée, sur le principe des lignes de bus : des itinéraires fixes, pourraient ainsi être aménagés affichant des points d'arrêt et de montée. Une solution qui existe déjà sur d'autres territoires ruraux, mais pas encore en pays de Bray.
Sur l'habitat, un appel à l'harmonisation et à la simplification des aides à la rénovation a été unanimement plébiscité... Avec l'idée d'aller vers un interlocuteur unique. Une idée pragmatique, qui pourrait aider l’État très centralisé à faire évoluer ses dispositifs d'aides, trop peu sollicités, car trop complexes. Le Pays de Bray l'intégrera en tout cas dans son rapport qui sera remis dans quelques semaines à la préfecture pour une remontée vers Paris...