Le point sur l'hôtellerie-restauration dans les Hauts-de-France
C’est le seul secteur encore à l’arrêt. Comment les professionnels de l’hôtellerie-restauration vont-ils survivre à cette crise sanitaire qui les a contraints à baisser le rideau il y a deux mois ? Si le président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) Hauts-de-France Gérard de Poorter ne peut prédire l’avenir, il est depuis le début à leurs côtés.
Picardie La Gazette : Comment l’Umih Hauts-de-France aide-t-elle les entreprises à traverser cette épreuve ?
Gérard de Poorter : La décision du Gouvernement de fermer nos portes, en quelques heures seulement, le 14 mars dernier a évidemment été brutale. Le syndicat s’est immédiatement mobilisé pour que l’État assume ses responsabilités au vu de la gravité des mesures prises à l’égard du secteur. Concrètement, l’Umih Hauts-de-France communique au quotidien avec ses adhérents, pour les guider dans leurs démarches, et les conseiller, sur la possibilité par exemple d’obtenir des reports d’échéances d’assurances, de taxes foncières ou de loyers. Nous les tenons également au courant des nouvelles circulaires et règlementations et avons transmis par écrit nos desiderata aux députés et sénateurs de la région pour qu’ils les fassent remonter à leur tour dans les ministères. Notre travail, c’est de les accompagner dans cette période d’une complexité inédite et d’alléger au maximum leurs dépenses.
La question de l’indemnisation par les assurances est un des plus gros points de crispation pour la profession. Quels leviers l’Umih peut-elle actionner?
La pandémie n’est pas inscrite dans les contrats d’assurance, la perte d’exploitation liée à cette crise sanitaire n’est donc pas prise en compte. L’Umih et la Fédération française des assurances (FFA) se sont mises autour de la table pour trouver des solutions, et prendre en charge une partie, voire la totalité de la perte d’exploitation. Des banques mutualistes ont déjà joué le jeu, en remboursant une partie, plus ou moins importante, de la perte d’exploitation, et d’autres rejoignent le mouvement.
Comment a été perçue la décision du Gouvernement de laisser fermés vos établissements ?
À la suite de l’allocution du Président de la République du 23 avril dernier, notre président confédéral Roland Héguy lui a rappelé la nécessité pour les professionnels du secteur d’avoir une date de réouverture en juin. Il faut leur donner un espoir ! Nous n’avons pour le moment aucune réponse, elle dépendra de l’évolution du virus jusqu’à la fin du mois de mai.
En attendant la réouverture, quels sont vos axes de travail ?
Nous devons actuellement travailler sur la mise en place de protocoles sanitaires pour assurer la sécurité des salariés et des clients. Nous avons créé des fiches techniques et métiers qui seront validées par la Direction générale du travail, avec l’aval des syndicats de salariés. L’Umih a également demandé au Gouvernement d’inscrire le Plan de sauvegarde et de relance dans la durée, trois mois, ce n’est pas suffisant. Concernant la distanciation sociale, l’Umih a émis plusieurs suggestions, notamment la possibilité d’élargir les terrasses pour les établissements qui en sont dotées, afin de respecter la distance d’un mètre entre chaque table, et d’installer le moins de clients possibles à l’intérieur du restaurant. La question de l’hygiène est un point essentiel de cette réorganisation, pour rassurer le personnel et les clients et fidéliser ces derniers. L’Umih Hauts-de-France travaille à cette redynamisation avec la Région, soutien de la première heure, le Comité régional du tourisme et de congrès, les métropoles et communes.
Quelles sont les perspectives d’avenir pour les établissements de nuit ?
Je pense que pour les discothèques, bars, cafés-concerts, cabarets… ce sont les préfets qui vont devoir statuer sur les réouvertures au cas par cas. Pour ces établissements qui ont encore moins de visibilité, ça va être encore plus compliqué.