LE PRÉSIDENT DE L’U2P EN VISITE À AMIENS

LE PRÉSIDENT DE L’U2P EN VISITE À AMIENS

Alain Griset, à la tête de l’Union des entreprises de proximité (U2P) depuis un an et demi, est venu à la rencontre des acteurs du territoire. À Amiens, il s’est plus particulièrement intéressé aux problématiques des kinésithérapeutes.

L’Union des entreprises de proximité, lancée en 2016, rassemble quelque 2,3 millions d’entreprises issues des secteurs de l’artisanat, du commerce, des professions libérales, du bâtiment, des services, de l’alimentation ou encore du droit. « Nous fédérons 120 organisations professionnelles et représentons plus de 500 métiers, souligne Alain Griset, président national de l’U2P. Notre objectif est de nous faire entendre sur des sujets qui nous concernent tous, comme les retraites, le prélèvement à la source, le code du travail… »

DES RÈGLES INADAPTÉES

Des règles applicables et adaptées pour les plus petits. Voilà l’un des grands chevaux de bataille de l’U2P. « Là, on fait tout pour les grosses structures », assure Alain Griset. Le prélèvement à la source rassemble toutes les inquiétudes. Le coût en matériel (logiciels) et en temps arrive en tête. « Nous avons estimé cela à un milliard d’euros la première année, 500 millions pour l’équipement, 500 millions pour le surcoût sur les fiches de paie. » Les relations avec les salariés inquiètent également. « Le prélèvement à la source a été testé dans de grandes sociétés. Nous, nous n’avons pas l’infrastructure pour ! Nous sommes tous des très petites entreprises, avec peu de salariés. Eux vont avoir une perte sèche sur leur salaire et nous allons avoir des éléments sur leur vie privée », note Jean-François Demiautte, kinésithérapeute et vice-président délégué aux régions de l’UNAPL. Perte de pouvoir d’achat, impact sur la croissance… Les griefs sont nombreux. « Et quand il y aura une défaillance d’entreprise, un problème de trésorerie, comment ça va se passer ? », pointe Alain Griset.

UNE PROFESSION INQUIÈTE

Outre les problèmes communs à toutes les organisations, le président de l’U2P s’est particulièrement intéressé au métier de masseur-kinésithérapeute et à ses problématiques. « Aujourd’hui nous devons faire face à un problème de désertification en ruralité mais également en hyper-centre », résume Jean-François Demiautte. De son côté, Anne Pollet, présidente du Conseil départemental de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes, évoque l’arrivée massive de professionnels étrangers et les forfaits de soins. Elle aborde également la récente publication d’un arrêté qui étend les compétences des chiropracteurs. « Nous sommes une profession encadrée. Là, on vient brouiller les pistes. Le patient ne va plus s’y retrouver, j’ai peur qu’à terme on aille vers un déremboursement des soins. »