Le rebond de l’emploi cadre confirmé en 2021
L’emploi cadre a presque renoué avec son niveau d’avant crise, en 2021, selon le bilan de l’Apec (Association pour emploi des cadres), publié le 4 avril. Il a enregistré un rebond de quelque 270 000 recrutements réalisés dans l’année. Mais des disparités sont relevées selon les domaines d’activité, les profils et les territoires.
« Malgré la persistance de la crise sanitaire, 2021 aura été une bonne année pour l'emploi cadre », avance Gilles Gateau, Directeur général de l’Apec. Celui-ci a en effet quasiment rattrapé son niveau prépandémique, affichant une baisse de 4% seulement par rapport à l’année «record» de 2019, après avoir atteint -19% en 2020. Soit 269 100 recrutements effectués en 2021, contre 228 700, l’année précédente et 281 300, en 2019.
Des disparités sectorielles
Globalement, la «dynamique» a été principalement tirée par les services à forte valeur ajouté, habituellement moteurs de l’emploi cadre, plus particulièrement les activités informatiques qui représentent 21% des embauches, suivies par l’ingénierie et la R&D (13%) ainsi que les activités juridiques et comptables-conseil et gestion des entreprises (10%). Dépassant le niveau d’embauches de 2019, la banque-assurance, la santé-action sociale et l’immobilier affichent des augmentations respectives de 15%, 13% et 8% des recrutements.
En revanche, d’autres secteurs restent à la peine avec une chute des embauches : notamment l’industrie du bois, papier, imprimerie (-30% par rapport à 2019), l’industrie automobile-aéronautique (-24%), la communication-médias ainsi que l’hôtellerie-restauration et loisirs (-20%).
Côté fonctions, les informaticiens restent les profils les plus recherchés, concentrant 23% du total des recrutements. Avec les commerciaux et les cadres d’études-R&D, ils représentent plus de la moitié des embauches de cadres, en 2021 (55%).
À l’échelle géographique, l’Apec souligne quelques disparités encore. À elle seule, l’Ile-de-France, qui regroupe nombre de services à forte valeur ajoutée, polarise environ la moitié des recrutements de cadres de 2021 (128 420 ).
Les jeunes, bénéficiaires
En nette amélioration, l’insertion des jeunes diplômés se rapproche aussi de son niveau prépandémique : 82% des bac+5 occupent un emploi 12 mois après avoir décroché leur diplôme. Ce chiffre s’affiche en hausse de 13 points par rapport à 2019. En 2021, 48 000 jeunes diplômés ont été embauchés sur un poste cadre, contre 35 200 en 2020. Cette embellie s’explique par des besoins importants de cadres, mais également par des difficultés de recrutement qui ont poussé les employeurs à embaucher des cadres ayant moins d’expérience que prévu.
Concernant les conditions d’emploi, près de six jeunes sur 10 des bac+5 occupent un emploi cadre, soit une part presque équivalente aux deux années précédentes. Néanmoins, l’Apec note deux points de fragilité : d’une part, le salaire annuel brut médian de ces diplômés baisse à 30 000 euros et d’autre part, 20% des jeunes considèrent encore leur emploi comme un « job alimentaire », tandis que un sur trois déclare qu’il ne correspond pas à leurs aspirations.
Mais, l’association relève un autre facteur favorable aux jeunes diplômés : l’alternance, présentée comme « un véritable tremplin vers l’emploi ». Six mois seulement après avoir décroché leur diplôme, ceux ayant suivi un cursus d’alternance enregistrent un taux d’emploi de 80%, contre 64% pour les autres. À 12 mois, ce sont près de neuf sur dix qui sont concernés (contre 78%). Les diplômés issus de l’apprentissage ont également bénéficié de meilleures conditions d’insertion avec des embauches qui se font majoritairement en CDI (73% vs 57% pour les autres), et côté rémunération, d’un salaire plus élevé, (33 000 euros brut par an, contre 27 000 pour les autres).
Pour les intentions d’embauches des entreprises, la prudence reste de mise. Le début de cette année 2022 est « marqué d'ores et déjà par un retour de l'incertitude, lié à la crise sanitaire et au contexte géopolitique », rappelle le directeur général de l’Apec.
A.B et B.L