Lelièvre, modernité et créativité depuis 100 ans
Laure Crépy-Lelièvre est la quatrième génération à perpétuer la beauté des tissus.
Cette entreprise familiale est installée à Compiègne depuis 1985, explique Laure Crépy- Lelièvre. Mon grand père savait déjà à l’époque que c’était très bien situé, très près de l’A1 et de l’aéroport de Roissy. Nous faisons 60% de notre chiffre d’affaires à l’export. Or tout arrive et tout repart de Compiègne qui est notre seul site logistique. Quand mon arrière grand-mère a repris la société à la mort prématurée de son mari, c’était en pleine deuxième guerre mondiale, celle-ci a développé l’activité en faisant du tissu d’ameublement exclusivement en velours. Chaque génération a apporté sa touche nouvelle. Mon grand-père a acquis une usine de tissage de soie dans les Monts du Lyonnais et une société spécialisée dans les imprimés au goût anglais. Ensuite, mon père a élargi la gamme avec les tissus Jacquart. Il a racheté Tassinari et Châtel, le plus vieux soyeux de Lyon, existant depuis 1680. »
Lelièvre démarre alors les contrats de distribution et de licence avec Kenzo. La société a un service de création pour les tissus et accessoires et distribue dans le monde entier. Il y a une trentaine d’agents distributeurs et cinq filiales en Allemagne, Belgique, Grande Bretagne, Italie et Dubaï.
À Compiègne, 60 000 commandes par an
« Ce sont les produits finis, rideaux, plaids, coussins etc. qui sont conditionnés. Nous avons un atelier d’échantillonage pour nos clients pro. Ceux-ci sont de architectes, bureaux d’études, décorateurs, tapissier, designer et fabricants de mobilier. » Philippe Gaudefroy, le directeur du site poursuit : « Nous avons deux collections de nouveautés par an. » Le plus gros du chiffre d’affaires est généré par le tissu qui est acheté par les palaces, les chaines d’hôtels, les restaurants, les mairies. Lelièvre vend aussi aux propriétaires de bateaux et avions privés surtout à l’étranger.
Laure Crépy-Lelièvre est fière du travail réalisé. « Certains tissus sont encore tissés sur des métiers à bras, les brocards par exemple. On ne peut tisser que quelques centimètres carrés par jour. Ceux-ci sont installés dans un bâtiment de la Croix Rousse, en plein cœur de Lyon. Pour tisser un brocard, il faut dix ans d’expérience à nos ouvrières dont deux sont meilleurs ouvriers de France. Nous avons reçu deux prix : l’un pour sa tendance, l’autre pour le meilleur design. » L’entreprise réalise 25 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. Elle emploie 130 salariés dont 25 à Compiègne, où sont préparées et expédiées 60 000 commandes chaque année. Tout est internalisé dans la compagnie, ce qui permet une grande flexibilité et réactivité.
Accompagner étudiants et débutants
« Nous recevons dans notre show-room situé rue du Mail à Paris différentes écoles dont l’école Boulle. Nous formons les étudiants qui viennent avec leurs professeurs. Quand ils ont des projets, nous leur confions des échantillons. Nous avons aussi un partenariat avec les Arts Déco. Les élèves de troisième année ont un thème. Ils créent des tissus qui sont exposés. Nous aidons également les jeunes designers à se faire connaître à travers d’Alcyone design, basé à Brest », développe Laure Crépy-Lelièvre. L’entreprise organise des braderies sur son site de Compiègne où il est possible de se faire plaisir à des prix raisonnables.