L’emploi picard en repli
Le dernier opus de StatUR pointe le repli de l’emploi salarié picard au premier trimestre 2015, amorcé depuis quatre trimestres déjà et qui atteint une perte annuelle avoisinant les 4 500 emplois. Les secteurs les plus touchés : l’industrie et la construction.
Si l’emploi salarié souffre, la masse salariale affiche elle une certaine stabilité, à 0,2%, et le salaire moyen – 2 190 euros, inférieur au salaire moyen national – augmente légèrement, avec une progression de 1,3% sur un an. Dans les zones d’emploi de l’est de l’Oise, du sud de l’Aisne et de Saint-Quentin, l’emploi est relativement stable, avec des taux annuels compris entre -0,2% et 0,3%. Ce sont les zones d’emploi d’Amiens et de Beauvais qui concentrent près de la moitié des pertes d’emploi, avec des taux annuels respectifs de -1,7% et de -1,9%. Abbeville, la Thiérache et Péronne étant quant à elles les zones d’emploi fortement affectées par la dégradation de l’emploi, avec respectivement -4,4%, -2,9% et -2,7% sur un an. Avec un taux de -1,1%, la Picardie fait partie des huit régions ayant les taux les plus faibles (entendre inférieurs à -0,7%). Certains secteurs tirent cependant leur épingle du jeu : l’emploi augmente dans l’intérim (+1,9% contre +0,1% au niveau national), l’hébergement, la restauration, les secteurs de l’action sociale et l’informatique, et il est quasiment stable dans le tertiaire et le commerce. Le bilan est beaucoup plus sombre pour l’industrie, historiquement en repli, et qui affiche une nouvelle dégradation au premier trimestre 2015 à -2,8%. Le secteur totalise plus de la moitié des pertes de la région, essentiellement concentrées dans les zones d’emploi d’Amiens et de Compiègne en volume, et dans celles de Péronne et d’Amiens encore en ce qui concerne le taux. Même constat du côté de la construction, un secteur dans equel près de 8% des salariés picards travaillent, qui accuse le plus fort recul annuel de l’emploi jamais enregistré auparavant (près de 1 700 emplois perdus sur une année), avec -10,8% sur un an pour la seule zone d’Abbeville. Proportionnellement, ce sont les domaines du génie civil et de la construction de bâtiments qui perdent le plus d’emplois, mais ils ne représentent que 23% du secteur. La majorité des pertes d’emplois se concentrent en volume dans le domaine des travaux de construction spécialisés.