Les défaillances d’entreprises à la hausse
Fin juillet, le nombre provisoire de défaillances cumulées sur les 12 derniers mois est en légère hausse. On fait le point avec la Banque de France.
Les chiffres continuent de grimper. En
juillet 2024, la Banque de France dénombrait pas moins de 63 095
entreprises défaillantes, soit une augmentation de 25,2%, par
rapport à juillet 2023. Une tendance qui se confirme sur les mois
précédents. En juin 2024, 62 015 entreprises défaillantes étaient
recensées. C’est 26,7% de plus qu’en juin 2023. Toutefois, il y
a une lueur d’espoir, car le rythme annuel de progression du nombre
de défaillance cumulé sur douze mois semble ralentir, indiquant
peut-être un début de stabilisation.
Des secteurs plus touchés que d’autres
Parmi les secteurs les plus éprouvés : les activités immobilières. Les défaillances ont augmenté de 48%, de juillet 2023 à juillet 2024 par rapport à l’année précédente, de juillet 2022 à juillet 2023.. Avec comme conséquence directe un impact sur le secteur de la construction (35,6% de défaillances en plus de juillet à juillet).
Même phénomène pour les entreprises œuvrant dans la finance et de l’assurance. Les défaillances cumulées sur 12 mois ont bondi de 38,5%. Le transport et l’entreposage (+37,3%) ne s’en sortent pas beaucoup mieux, révélant un ralentissement marqué du commerce dans l’hexagone.
L’agriculture, sylviculture et pêche, ainsi que l’industrie et les services aux ménages, sont les secteurs qui s’en sortent le mieux avec respectivement, 11,8%, 12,3% et 13% d’augmentation du nombre de défaillances entre juillet 2023 et juillet 2024, par rapport à l’année précédente, de juillet 2022 à juillet 2023.
Les TPE et PME en première ligne
Les très petites entreprises (TPE) sont les plus affectées, avec une hausse de 37,5% des défaillances sur la période août 2023-juillet 2024, comparée à l’année précédente. Cette tendance se retrouve aussi chez les petites (36%) et moyennes entreprises (34,2%). Ces chiffres peuvent s’expliquer en partie par les conséquences de l'après Covid, avec la fin des mesures d'accompagnement pour les entreprises. Mais aussi par l’inflation, la hausse des coûts de l'énergie et la crise que traverse actuellement l'immobilier. «Pendant le Covid, le nombre de défaillance avait chuté en raison des aides apportées par l'État aux entreprises», explique la Banque de France.
Anticiper les difficultés
Face à la hausse des défaillances, la Banque de France et les services publics restent mobilisés pour soutenir les entreprises. Pour autant, la stabilité du nombre de saisines auprès de la Médiation du crédit suggère que celles-ci tentent encore de trouver des solutions pour éviter la faillite. En cas de difficultés, elles peuvent anticiper en contactant le tribunal de commerce. Des rendez-vous de prévention peuvent également être organisés. «Il y a 75% de chance pour que les entreprises s’en sortent bien. Le tribunal de Commerce est comme une cité hospitalière. On évite qu’une structure ne meurt trop vite», témoignait Eric Feldmann, président du tribunal de commerce de Lille métropole, lors d’une table ronde autour de la création et gestion d’entreprise en décembre dernier.