Les élus amiénois remontés contre Goodyear et Montebourg

Un communiqué de deux ministres du gouvernement sur la fermeture de l’usine Goodyear d’Amiens a provoqué de vives réactions chez les élus amiénois. En plus de la direction de l’entreprise, c’est aussi Arnaud Montebourg qui est la cible de critiques.

Les élus de la majorité amiénoise.
Les élus de la majorité amiénoise.

 

Les élus de la majorité amiénoise.

Les élus de la majorité amiénoise.

Compte tenu de l’impact majeur du désengagement de Goodyear pour les salariés concernés et l’économie de la région, nous avons demandé à l’entreprise de proposer des mesures exemplaires d’accompagnement visant à permettre aux salariés qui seraient licenciés de retrouver au plus vite un emploi. L’Etat s’engage également à être présent aux côtés des territoires et des salariés, en appui aux projets de réindustrialisation qu’ils initieront pour la sauvegarde du plus grand nombre d’emplois ». Ces phrases sont extraites du communiqué de pressé publié le mardi 28 mai, par le ministre de Redressement productif, Arnaud Montebourg et du ministre du Travail, Michel Sapin, suite à la décision de Goodyear de mettre fin à la recherche d’un repreneur pour son site d’Amiens-Nord. D’après les ministres, 57 entreprises ont été contactées par les bureaux de l’Agence Française des Investissements Internationaux (AFII) dans le monde. Au final, deux offres non-engageantes ont été déposées.

« Ministre de l’improductivité »
Le communiqué donne en tout cas le sentiment que les deux ministres prennent acte de la décision de Goodyear alors que les conséquences seraient importantes pour l’emploi local avec le licenciement sec de 1 173 salariés. Les élus locaux n’ont pas tardé à réagir. Le mercredi 29 mai, les groupes de la majorités, Laurent Beuvain (communistes et citoyens), Serge Raïs (PS), Lyacout Haicheur (élus écologistes d’Amiens), Jacques Goffinon (MRC) et Lucien Fontaine (PS) était réunis autour du maire d’Amiens, Gilles Demailly pour faire part de leurs réactions. Avec Gilles Demailly, ils ont réaffirmé « leur plus grande solidarité » aux salariés et ciblé deux responsables. Goodyear tout d’abord : « La responsabilité pure et simple est celle de ceux qui licencient », déclare Gilles Demailly. L’entreprise américaine est accusée de ne pas avoir fait de gros investissement depuis plus de dix ans. « Il y a la volonté de détruire l’outil de travail par un non investissement et la volonté de ne pas donner du travail », affirme un Serge Raïs en colère, lui qui a travaillé pendant 40 ans dans cette usine.
Le deuxième responsable montré du doigt est le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, qualifié de « Don Quichotte » par Jacques Goffinon et de « ministre de l’improductivité et de l’enterrement industriel » par Laurent Beuvain. Il lui est reproché d’avoir pris acte de la fermeture de l’usine alors que syndicat et direction devaient se retrouver le lundi 3 juin devant le tribunal de Nanterre, au sujet du plan de sauvegarde pour l’emploi de l’usine d’Amiens. Mais également une promesse non tenue, faite l’année dernière à Amiens au cours de la campagne de l’élection présidentielle, sur une loi interdisant les licenciements pour les entreprises qui font des bénéfices.
Gilles Demailly a annoncé qu’un courrier écrit avec les présidents du conseil général et du conseil régional devait être envoyé au premier ministre, Jean-Marc Ayrault, pour « qu’il nous reçoive ». Le maire d’Amiens demande aussi que l’enquête parlementaire réclamée par les députées amiénoises, Pascal Boistard et Barbara Pompili, « soit lancée sans délai » . Les élus amiénois ne perdent pas pour autant espoir et rappellent leur soutien au projet de Scop des salariés.