Les entreprises en crise : inquiétude du Medef Picardie !

Le Medef Picardie donnait une conférence le 13 juillet 2012 dans ses locaux. L’occasion de faire le point sur la situation difficile que traversent les entreprises et revenir notamment sur les orientations prises lors de la grande Conférence sociale qui est loin de faire l’unanimité, notamment auprès du Medef.

Le Medef s’exprime suite à la Conférence sociale.
Le Medef s’exprime suite à la Conférence sociale.

 

Le Medef s’exprime suite à la Conférence sociale.

Le Medef s’exprime suite à la Conférence sociale.

Jean-Jacques Blangy, président du Medef Picardie, a introduit cette conférence par un constat : « Les entrepreneurs sont aux abois en Picardie comme ailleurs (…). Aucun signal ne nous est donné pour nous donner confiance. » Selon le Medef, les commandes sont en effet en chute libre depuis avril, avec – 15 % dans tous les secteurs hormis l’agroalimentaire, rendant la situation des entreprises, notamment celles n’exportant pas, à la limite du critique. « Dans l’Aisne, nous atteignons les records de chômage en Picardie avec près de 14 %, confie Gérard Choquenet, vice-président du Medef Aisne. Cela ne risque pas de diminuer avec les fermetures d’usines que nous avons subies. La situation est très difficile, notamment dans l’industrie et dans la mécanique. » La situation pour les dirigeants du Medef semble d’autant plus préoccupante que la récente annonce de la fermeture par PSA Peugeot-Citroën de son site d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint- Denis) devrait avoir un impact direct pour certaines entreprises, notamment dans la Somme et dans l’Aisne.

Coûts du travail
La Conférence sociale n’a pas, selon les dirigeants du Medef, apporté de réponses concrètes à leurs attentes, comme le souligne Jean-Jacques Blangy : « Nous regrettons que les propositions du gouvernement visant à restaurer la compétitivité-prix des entreprises restent ambiguës et imprécises. Nous avons traversé 18 mois de crise en 2008-2009. Nos trésoreries mises à mal n’ont pas eu le temps de retrouver la vigueur nécessaire pour affronter, deux ans plus tard, une crise née de l’endettement des Etats occidentaux et porter le poids de charges sociales qui ne cessent de croître et qui viennent grever nos prix de vente et notre compétitivité. » Une plus grande flexibilité du travail, notamment une réduction des coûts du travail, est un des points que le Medef entend défendre.

« Encourager l’entreprise »
Jacques Vincent, président du Medef Oise, précise : « Le problème est que pour être compétitif, il faut dégager de la marge, qui se mesure par la valeur ajoutée. Or, le coût du travail en France est très lourd et met donc des freins aux entreprises. Cela est pénalisant lorsque nous nous retrouvons en concurrence face à des pays étrangers, dont les coûts du travail sont parfois quatre fois inférieurs à celui de la France ! Il faut également donner plus de souplesse au code du travail. Il faut certes protéger les salariés mais pas au détriment des entreprises. » Jean-Claude Oleksy, président du Medef Somme, renchérit : « Il faut encourager l’entreprise. En Allemagne, la part de la valeur ajoutée industrielle dans le PIB est de 18,7 %, soit deux fois plus qu’en France. En Italie, c’est 15 %, soit six points de plus qu’en France. L’Espagne est également mieux placée et ne parlons pas du déficit de notre balance commerciale qui ne cesse de se creuser. Nous assistons à une érosion des marges des entreprises en France. Une des raisons de ce phénomène est qu’elles ont trop de contraintes. L’équation est simple : si l’on veut se développer, il faut dégager des revenus ! » Néanmoins, cette question de la flexibilité du travail – qu’il s’agisse de la réduction des coûts, comme la baisse des charges patronales, ou de celle de la législation –, comme moteur de la compétitivité des entreprises n’a pas convaincu, notamment lors de la Conférence sociale, provoquant le mécontentement du Medef qui regrette « que ne soient pas prises en compte l’urgence de la situation de l’activité des entreprises et les réalités auxquelles elles doivent faire face ».