Les entreprises s’engagent avec l’École de la 2e chance
Plusieurs entreprises locales ont signé une charte fin novembre avec l’École de la 2e chance du grand Amiénois. Cet engagement doit renforcer les liens avec les acteurs.
Installée à Étouvie, dans les locaux de l’association Amiens Avenir Jeune, l’École de la 2e chance a pour vocation d’accompagner des jeunes entre 18 et 25 ans sortis du système scolaire, sans diplômes et ni qualifications. Créé par Édith Cresson, ce réseau national les aide à construire un projet professionnel cohérent grâce à la découverte de plusieurs métiers. Si quelque 500 entreprises locales accueillent dans la Somme chaque année des stagiaires de l’école, la structure a eu envie de construire un partenariat fort avec une quinzaine d’entres elles. « L’idée est vraiment de faire intervenir très régulièrement des représentants de ces entreprises pour expliquer leur métier, organiser des tables rondes, travailler sur des thématiques particulières comme l’égalité femme/homme », explique Franck Houzelle, coordinateur au sein de l’École de la 2e chance. Pour cela, une signature de charte était organisée au sein de l’établissement.
Trouver sa voie Chaque mois, cette école particulière accueille de nouvelles recrues, toutes volontaires. Chacun a pour objectif de découvrir trois ou quatre métiers grâce aux 13 semaines de stages (40% du temps) sur les huit mois que dure l’expérience. À l’issue de ces découvertes, en plus d’une attestation de compétences, certains décrochent un CDI, d’autres trouvent leur voie et s’engagent dans une formation. 55% des jeunes passés par l’École de la 2e chance s’insèrent professionnellement dans les mois qui suivent. « Après la sortie, il est nécessaire de poursuivre l’accompagnement pour ne pas couper le lien trop brutalement. Nous sommes réellement sur une démarche de qualité, où l’entreprise a une place centrale », assure Dominique Carpentier, président d’Amiens Avenir Jeune.
Une 2e chance « Nous avons un partenariat avec l’École de la 2e chance depuis cinq ans maintenant et c’est très positif », explique Nathalie Lever, responsable de formation à Médiamétrie. Le centre d’appels accueille chaque année plusieurs stagiaires. « Nous souhaitons vraiment casser les clichés qui sont associés à notre métier, leur faire découvrir ce secteur et les évolutions possibles », ajoute-t-elle. À l’issue des 15 jours, si l’essai est concluant, l’entreprise peut leur proposer un CDI. « Nous venons de signer un contrat avec une stagiaire et deux autres arrivent la semaine prochaine », souligne la formatrice. De petites entreprises ont également signé la charte, comme “O Tacos”, nouveau restaurant rapide installé rue des Augustins à Amiens. « Je ne demande pas d’expérience particulière, seulement qu’ils aient envie. Je les ai formés sur plusieurs postes et sur les règles en matière d’hygiène », lance Riad Touami. L’entrepreneur ne connaissait pas l’École de la 2e chance, mais lorsque l’un des éducateurs est venu frapper à sa porte en lui demandant s’il était prêt à prendre des stagiaires, il a tout de suite accepté. Les cinq personnes envoyées par l’école sont aujourd’hui en CDI dans son restaurant. « Il y a 15 ans, moi aussi je me cherchais. Aujourd’hui je souhaite vraiment aider ces jeunes au parcours pas forcément évident », raconte-t-il.