Les experts-comptables regardent vers le futur

La loi Pacte offre pour la profession « un formidable champ de développement de nos activités »,  a souligné Charles-René Tandé, président de l’Ordre.
La loi Pacte offre pour la profession « un formidable champ de développement de nos activités », a souligné Charles-René Tandé, président de l’Ordre.

Pour son 74e congrès,
à Paris, l’Ordre des experts-comptables a invité ses membres à regarder vers le
futur et les technologies numériques. 6 500 d’entre eux ont répondu présent.

Une « profession vieillissante », des « compétences mal
reconnues » … Le 25 octobre, à Paris, dans le grand amphithéâtre du Palais
des congrès, la plénière du 74e congrès de l’Ordre des experts-comptables a
démarré avec une vidéo qui jouait sur des points sensibles. Pour ensuite inviter
les professionnels à se tourner vers le futur. 
Monté sur scène pour ouvrir officiellement le congrès, Charles-René
Tandé, président de l’Ordre a invité à « découvrir ce qu’il est possible de
faire aujourd’hui, et demain » avec la technologie. Car s’il entend
l’inquiétude de ces professionnels, lui se veut optimiste : « La technologie
est un extraordinaire accélérateur », a-t-il déclaré.  Exemple, avec la plate-forme de facturation
électronique actuellement développée par le Conseil supérieur. Par ailleurs,
couplée à la technologie, la loi Pacte offre pour la profession « un formidable
champ de développement de nos activités », a ajouté Charles-René Tandé. Au
total, d’après les organisateurs, quelque 6 500 experts-comptables étaient
présents cette année au congrès, un record de participation. Le signe que le
thème choisi, « l’expert-comptable au cœur des flux », parle à la profession ?
Il est de fait que la démultiplication des flux en entreprise, leur
dématérialisation croissante, placent déjà les experts-comptables au cœur de
ces problématiques. De plus, des technologies nouvelles, comme l’intelligence
artificielle, interrogent l’avenir de la profession. « Quelle que soit la
stratégie du cabinet d’expertise comptable, c’est la dimension humaine qui fait
la différence », a voulu rassurer Sanaa Moussaid, vice-présidente du conseil
supérieur, en charge de la stratégie numérique, qui passait sur scène après un
spécialiste de l’intelligence artificielle.

Le bureau du futur
est ouvert

Au-delà de la plénière d’ouverture, la dimension
technologique imprégnait largement le congrès. Par exemple, avec des ateliers
organisés sur le thème “de la collecte à l’analyse, développer votre
business intelligence expertise”, ou plus basiquement, “DNS [déclaration
sociale nominative], flux de données sociales : quelles sont les évolutions à
venir ?”. Un peu à l’écart, un petit “bureau du futur” abritait
quelques start-up auteures d’innovations susceptibles de transformer le
quotidien des professionnels du chiffre. Parmi elles, Daneel, fondée l’an
dernier par Fabien Ducoudray, ancien tradeur. « J’ai rencontré Sanaa Moussaid
au CES, le salon de l’électronique de Las Vegas. Elle m’a invité à venir. Nous
avons développé un outil qui met la blockchain au service des experts-comptables
», explique Fabien Ducoudray. L’un des outils de l’entreprise, Capbloc,
développé avec la participation d’experts-comptables, devrait être
commercialisé sous peu. Il est conçu pour permettre aux agents économiques,
dont les experts-comptables, de gérer les actifs de sociétés, en réalisant
toutes les opérations de transfert, cession, émission…La société
commercialise aussi un autre produit qui peut intéresser les experts-comptables
: un logiciel générateur de flux d’informations s’appuyant sur l’intelligence
artificielle, ce qui permet de « distinguer le vrai du faux », promet Fabien
Ducoudray.  Autre entreprise présente sur
le stand, WeUp Learning. Fondée en 2012, celle-ci met au point des dispositifs
de formation. « Par exemple, lors de changements législatifs, nous pouvons
réaliser un mooc pour diffuser ces informations auprès des experts-comptables
», explique Laurence Villiers, directrice commerciale de l’entreprise. Laquelle
a déjà réalisé des opérations pour des clients des secteurs bancaires et de l’assurance,
confrontés à ce même type de problématique.

Multiplication
d’incubateurs du chiffre

Cette année, en Île-de-France et PACA (Provence-Alpes-Côte
d’Azur), les ordres régionaux des experts-comptables ont ouvert des incubateurs
: Inko à Marseille et Innest à Paris. Ce dernier accompagnera des start-up
sélectionnées par des investisseurs, et qui proposent des solutions
intéressantes pour la profession. Les candidatures débutent en octobre. Déjà,
une centaine d’experts-comptables se sont désignés volontaires pour tester les
outils.