Les femmes chefs d’entreprise à la préfecture

La préfète Corinne Orzechowski a reçu dans les salons de la préfecture une vingtaine de cheffes d’entreprises de l’association FCE Oise. Pour échanger et mieux se connaître.

« On doit presque être meilleures que nos collègues masculins », estime Corinne Orzechowski.
« On doit presque être meilleures que nos collègues masculins », estime Corinne Orzechowski.

Femmes et chefs d’entreprise : elles sont avocate, hôtelière, expert-comptable, elles travaillent dans l’automobile, les services à domicile, les ressources humaines… Elles sont une vingtaine de femmes chefs d’entreprise regroupées au sein de l’association FCE Oise, présidée par Godeleine Delcourte. Elles se rencontrent tous les mois pour échanger autour de leurs pratiques, de leurs contraintes, de leurs expériences. « Notre rencontre mensuelle se déroule généralement dans l’entreprise d’une d’entre nous, mais aujourd’hui, nous avons répondu à l’invitation de Madame la Préfète qui a souhaité mieux nous connaître », explique la présidente. Il est vrai que les ors de la préfecture donnent à la rencontre une solennité inhabituelle… compensée par la chaleur de l’accueil réservé à ces entrepreneuses par la représentante de l’État dans l’Oise.

« Optimistes et agiles »

« Seules, nous sommes invisibles, ensemble, nous sommes invincibles » : cette devise résume la volonté de FCE France, une association interprofessionnelle non-gouvernementale et apolitique créée en 1945, « à une époque où les femmes n’avaient ni le droit de vote ni celui de travailler sans l’accord de leur mari, ni même de détenir un compte en banque. » Ce premier réseau d’entreprenariat féminin, émanation du Medef, a pour objectif de promouvoir la mixité dans les entreprises et les instances institutionnelles comme source de croissance économique. « Car si les femmes représentent 50% de la population et 55% des diplômés, elles ne sont que 30% des chefs d’entreprise », souligne la présidente. « Le corps préfectoral ne compte lui aussi que 30% de préfètes, malgré une vraie volonté du chef de l’État de féminiser la Haute Fonction Publique », témoigne Corinne Orzechowski, elle-même nommée par Nicolas Sarkozy pour sa gestion efficace des inondations de Draguignan en 2010. « Notre métier consiste à gérer des crises, nous sommes seuls face à la prise de décision », poursuivait la préfète.

Et c’est bien la vocation de ce réseau que de rompre la solitude des entrepreneuses : « Au cours de nos rencontres, nous évoquons nos difficultés de chefs d’entreprise, tout en prenant en compte les contraintes spécifiques aux femmes, raconte l’une des membres Fanny Souchon, directrice de l’agence de communication Clé de Fa à Clermont et mère de cinq enfants. C’est un vrai partage, en toute sincérité, dans la bienveillance et sans paraître. » Développement économique, développement personnel, implication territoriale et dynamique d’entreprise sont les quatre axes de travail de ces femmes, pleinement engagées dans leur fonction. « Nous sommes optimistes et agiles », conclut Godeleine Delcourte.


Quelques chiffres

27,2% des entreprises françaises sont dirigées par des femmes (contre 37,5% en Europe).

Les femmes représentent :
25% des gérants majoritaires de sociétés.
39% des entrepreneurs individuels.
40% des auto-entrepreneurs.

Sont dirigées par des femmes :
3,5% des entreprises de plus de 1 000 salariés.
15,4% des entreprises de moins de 20 salariés.
32,4% des entreprises de moins de 10 salariés.