Les Hauts-de-France au rendez-vous de la tech mondiale
Elles seront neuf start-ups à s'envoler début janvier pour Las Vegas et son célèbre CES – Consumer Electronic Show -, LE rendez-vous de la tech et de l'innovation par excellence. Accompagnées par Euratechnologies et l'ensemble de l'écosystème du numérique régional, elles se préparent à cet événement qui les mettra en lumière au sein du pavillon français.
Avec ses 3 500 exposants, ses 1 200 start-ups et ses 130 000 visiteurs, le CES de Las Vegas regroupera, du 9 au 12 janvier 2024, des fabricants, des développeurs, des fournisseurs de matériel technologique, de contenu et bien plus encore. Quatre jours entièrement consacrés au meilleur de la tech, dont les 200 start-ups de la French Tech, réunies sur un pavillon unique : l'Eureka Park.
D'année en année, la présence française a pris de l'ampleur : au total, près de 900 entreprises françaises ont exposé au CES depuis 10 ans, accompagnées notamment par Business France, avec les délégations régionales, dont les Hauts-de-France, pionniers dans le soutien aux entreprises sur ce salon hors normes. La France est d'ailleurs la seconde nation la plus représentée après les États-Unis.
Préparer l'avant et l'après CES
En Hauts-de-France, la Région soutient
ce dispositif depuis une dizaine d'années, en prenant en charge
50% du coût de l'événement. Mais cela va bien au-delà, comme
l'explique Philippe Beauchamps, vice-président en charge des
relations aux entreprises et de l'emploi, formation professionnelle :
«Ce
n'est pas simplement une participation au billet et au stand : c'est
un accompagnement tout au long du parcours : comment appréhender ce
salon, comment intéresser les financeurs, comment rentrer et
consolider son projet, être challengés et en tirer de la valeur
ajoutée.»
Une aubaine en effet pour les
start-ups, comme témoigne Gilles Lechantre, co-fondateur d'Anywr,
ETI régionale dédiée à la mobilité internationale – et
présente au CES en 2019 : «Vous
allez vivre une aventure extraordinaire, c'est important de bien
organiser son temps une fois sur place»,
tout en les mettant en garde : «Il
va y avoir du monde pour vous copier, soyez prudents sur vos
technologies».
Tour
d'horizon des entreprises du pavillon Hauts-de-France
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Fanswaves : deuxième round pour l'entreprise lilloise spécialisée
dans l'organisation d'événements entre fans (interface de
discussion en groupe, gestion de transport, paiement simplifié...),
basée à la Plaine Images. «Nous
vivons encore sur les rencontres que l'on a pu faire au CES de l'an
dernier. C'est un incroyable accélérateur humain»
témoigne Fabien Selles, fondateur.
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Higo Techs : incubée à la fois à Eurasanté et à
Euratechnologies, fondée par Aurélien Honoré, Higo Techs
accompagne les personnes dans leur cheminement vers la transition de
genre via une application mobile, Transminder. «On
fonctionne un peu comme un GPS, pour rendre le parcours plus
agréable».
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Ontbo : deeptech incubée chez Iterra à Compiègne et experte en
informatique affective pour offrir une «expérience
utilisateur sur mesure».
Fondée par Athénaïs Oslati, l'entreprise a reçu le soutien du
Gouvernement français et de l'Europe pour ses recherches. Par
la détection faciale, audio ou par l'analyse de textes, Ontbo permet
aux secteur du retail, de la banque ou encore du luxe, d'adapter
leurs contenus par rapport aux émotions des utilisateurs. Le marché
de l'intelligence émotionnelle serait estimé à 60 milliards de
dollars en 2023.
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Partage ma borne (rev3) : solution simple et communautaire pour
partager sa borne de recharge de véhicule électrique. «30% des
bornes publiques sont hors services. On permet aux particuliers, aux
entreprises et aux collectivités, de proposer des créneaux de
disponibilité et de les monétiser» détaille Nicolas
Derincourt.
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Belab (Eurasanté) : ce brassard collecte la sudation et analyse la
perte hydrique et de sodium pour optimiser la performance.
L'entreprise va bientôt lancer sa campagne de crowdfunding pour
passer à la vitesse supérieure.
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Decayeux (Picardie): elle détonne un peu dans cet environnement
de start-ups puisque l'entreprise a été créée en 1872 mais elle
n'en est pas moins innovante. Spécialisée dans le fabrication de boîtes aux lettres,
colis et portes sécurisées, l'entreprise est en train de développer
une nouvelle gamme de boîtes à colis sécurisées, rechargée par
panneaux solaires et totalement autonome, co-designée avec une
agence allemande et présente en exclusivité au CES au sein du hall Smart City.
Cette année, 20 candidatures régionales ont été présentées au CTA, le Consumer Technology Association®, organisme qui instruit les candidatures des start-ups pour Eurêka Park, dans la limite de deux participations. «Le CTA conserve une candidature sur cinq, avec des jurys spécifiques sur chaque secteur d'activité. Le critère principal, c'est d'être bankable» annonce Sébastien Côte, coach régional auprès de start-ups. Non sans avouer une certaine opacité quant à la sélection...
Toujours est-il qu'avec ses start-ups présentes, les Hauts-de-France auront encore une présence remarquée à cet événement mondial.