LES HAUTS-DE-FRANCE FACE À L’AVENIR
Le conseil régional, en partenariat avec l’Agence régionale de développement et de l’innovation et du Carif-Oref Hauts-de-France, organisait début décembre une rencontre autour de la troisième révolution industrielle, maritime et agricole.
L’industrie, l’agriculture et le bâtiment représentent 450 000 salariés sur le 1,9 million d’emplois marchands des Hauts-de-France. Ces secteurs sont en première ligne de la troisième révolution industrielle qui souhaite créer de nouveaux modèles économiques respectueux de l’environnement et vecteurs d’emplois. « Il ne faut pas craindre la destruction de postes mais une mutation des métiers », lance Karine Charbonnier, vice-présidente en charge de la formation et des relations avec les entreprises au sein du conseil régional. « Nous devons nous préparer à ces changements », poursuit-elle en introduction de cette journée de réflexion organisée à l’Université technologique de Compiègne.
CHANGER DE FONCTIONNEMENT
Cette troisième révolution industrielle est devenue un sujet important chez tous les industriels. « C’est un enjeu d’existence », soutient Thierry Saublet, directeur R&D et certification au sein du groupe Muller, spé- cialiste en confort thermique. « La question était de savoir comment faire évoluer notre métier d’électricien », ajoute-t-il. Avec le Creative Lab qui regroupe à Laon tous les maillons de la chaîne, le groupe mise sur le travail collaboratif et le renforcement du lien entre tous les acteurs de la filière. Une position partagée par les dirigeants de Bostik, spécialiste des adhésifs, et du Cetim, également présent.
ANTICIPER L’AVENIR
Cette mutation des besoins s’exprime aussi dans l’industrie agro-alimentaire et maritime. Chez Roquette, géant de la protéine végétale, on mise par exemple sur les produits de substitution à la viande. « C’est un micro-marché dont la croissance ne cesse d’augmenter. D’ici 2030 il y a aura 1 milliard de bouches à nourrir de plus sur terre. Nous allons devoir repenser notre modèle économique », note Christophe Rupp Dalhem, directeur des affaires publiques du groupe. Du côté des professionnels de la mer, la question de l’évolution des métiers est particulièrement importante. « Les quotas de pêche n’ont pas bougé depuis dix ans et 60% de nos captures se font en zone britannique. Le Brexit est donc un vrai sujet de préoccupation », énonce Thierry Missonnier, directeur du pôle Aquimer. La filière a donc décidé d’apporter plus de valeur ajoutée à ses produits mais aussi de repenser le mode de production – aqua et pisciculture-, de distribution, et de valorisation des coproduits comme le cartilage ou les farines de poisson.