Les maires de l'Oise préoccupés
Dans la gestion de la crise sanitaire du Covid-19, les maires sont en première ligne. La mise en place des mesures gouvernementales peut s'avérer être un casse-tête pour les plus petites communes. Dans l'Oise, les 600 communes à majorité rurale s'inquiètent de l'application des protocoles sanitaires. En cause ? Les moyens.
C’est le retour à la liberté. La crise sanitaire n’est pas encore terminée mais ce retour à la liberté est une nouvelle étape dans la gestion de la Covid-19. Cette dernière n’est pas la plus simple : entre la peur, la conscience et l’avidité de parcourir plus de 100 kilomètres et de retrouver ses terrasses préférées, la population sillonne les rues avec une prudence mesurée. Du côté des politiques, depuis le mois de mars le Gouvernement explique toutes les nouvelles mesures mais dans leur application, ce sont les maires qui gèrent leur mise en place.
C’est donc avec « pragmatisme » et « prudence », comme le confie Alain Vassel, maire d’Oursel-Maison et président de l’Union des maires de l’Oise (UMO), que les maires du département de l’Oise avancent. À crise exceptionnelle, moyens exceptionnels ? Pour Alain Vassel, l’État en a oublié les moyens : « La première préoccupation des maires au début du confinement a été l’école. Il fallait respecter un protocole sanitaire stricte, ce qui est tout à fait normal. Mais aujourd’hui, la situation est bien pire car nous devons accueillir tous les enfants avec des contraintes sanitaires. On fait comment ? On ne peut pas recruter, on ne peut pas débloquer plus de fonds. Pour les petites communes, c’est compliqué, voire impossible. Et c’est la même situation pour tous les sujets à gérer. » Une situation situation tendue qui inquiète les maires.
Une vie bousculée
Cette nouvelle étape marque aussi une nouvelle ère. Durant la période de confinement, les maires ont été présents avec plus de 100 appels par jour à gérer. Du côté économique, les maires ont contribué à la solidarité. Les plus grandes communes, ainsi que les intercommunalités, ont débloqué des fonds, à l’instar de la communauté de communes du Clermontois avec un plan de 300 000 euros ou encore la communauté d’agglomération du Beauvaisis avec un plan de relance qui s’élève à trois millions d’euros.
Des aides exceptionnelles qui, selon Alain Vassel, est aussi le reflet d’un Gouvernement « pris au dépourvu ». Il l’explique notamment avec les élections municipales du mois de mars 2020, qu’il aurait voulu voir reporter : « On doit se confiner, tout fermer, on ne peut pas se rassembler mais en même temps on doit aller voter. Même si on peut saluer les mesures prises, l’État n’a pas suffisamment pris les dispositions pour prévenir une crise. Cela crée des situations aberrantes que les maires doivent ensuite expliquer et gérer. »
Pour autant, le rôle des maires et des acteurs politiques locaux demeure essentiel : chaque semaine depuis le début de la crise sanitaire, le préfet réunit le président de l’UMO, le président de la Région, la présidente du Département ainsi que les parlementaires et présidents de confédérations économiques. « Dans ce genre de situation, là on voit quand même que nous sommes sur le terrain et que nous tenons un rôle primordial notamment pour gérer une crise. »