Les médecins du travail très demandés

« Avec la pandémie, les visites médicales des salariés durent de plus en plus longtemps, les médecins doivent faire de la prévention, il y a tout un processus de désinfection. Et parmi nos 14 médecins, certains sont proches de la retraite et devront être remplacés. » Pour consolider son équipe, la directrice du SMTVO, Isabelle Desmarais, estime indispensable de recruter rapidement au moins deux médecins, en plus de l’ancien chirurgien thoracique qui a rejoint les effectifs en novembre dernier.

Mais les candidats sont rares. « Il est vrai que lors de notre formation initiale, c’est une spécialité dont on nous parle peu, reconnaît le docteur Rose Francomme, qui l’exerce pourtant depuis 18 ans avec passion. C’est un métier intellectuellement très gratifiant parce que nous assurons au salarié un accompagnement global : sans perdre de vue notre vocation première de médecin, nous sommes amenés à prendre toutes les mesures pour le maintenir dans son emploi le plus longtemps possible malgré ses pathologies, dans une approche sociale, voire juridique. »

Un chef d’orchestre

« C’est en effet un vrai travail d’équipe pluridisciplinaire que le médecin du travail est appelé à coordonner », reprend Isabelle Desmarais. Infirmière, conseiller prévention, psychologue, spécialiste des risques psycho-sociaux, addictologue et toxicologue, ergonome, accompagnant du handicap, et même assistante sociale en partenariat extérieur, le médecin du travail est un véritable chef d’orchestre qui mobilise tous les professionnels susceptibles d’accompagner le salarié, bien au-delà du seul acte médical. Un rôle qui ne s’improvise pas : pendant leurs quatre premières années d’activité, les futurs médecins du travail doivent suivre une formation spécifique (DIU pratiques médicales en santé travail) et bénéficient du soutien d’un tuteur.

La fonction de médecin du travail a également pour avantage non négligeable de permettre aux praticiens de mieux équilibrer leur vie personnelle et leur activité professionnelle, ce qui n’est pas toujours possible pour les médecins libéraux ou ceux de la fonction publique hospitalière. Même si, dans cette période de pandémie, leur temps libre est souvent consacré à du bénévolat pour effectuer tests et vaccinations…