Lhotellier sait comment perdurer

À quelques encablures de fêter son centenaire, le groupe normando-picard Lhotellier Ikos, fondé en 1919, a su développer une offre multimétiers sans jamais oublier de rester proche de son territoire et des personnes qui le peuplent.

Le siège du groupe Lhotellier, inauguré en 2013, à Blangy-sur-Bresle, fait la part belle à la très haute performance énergétique.
Le siège du groupe Lhotellier, inauguré en 2013, à Blangy-sur-Bresle, fait la part belle à la très haute performance énergétique.
Le siège du groupe Lhotellier, inauguré en 2013, à Blangy-sur-Bresle, fait la part belle à la très haute performance énergétique.

Le siège du groupe Lhotellier, inauguré en 2013, à Blangy-sur-Bresle, fait la part belle à la très haute performance énergétique.

Le ciel n’est pas tout bleu dans le milieu du TP (Travaux publics). En avril, l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) le rappelait dans son enquête trimestrielle de conjoncture dans les travaux publics : « Le climat conjoncturel reste très dégradé. » Le groupe normando-picard Lhotellier Ikos n’échappe pas à cette donne. Thomas Henno, le vice-président marketing et communication, le confirme : « L’activité travaux publics et bâtiments est globalement très tendue. » Le chiffre d’affaires de l’entreprise regroupant sur la Picardie la Stag, STPA, Oise TP, LBA et Ikos Hydra le prouve.

Il stagne à la baisse, aux alentours de 140 millions d’euros, pour ses activités en France. De prime abord, les résultats ne semblent pas excellents pour cette structure basée à Blangy-sur-Bresle (Seine- Maritime). Cependant, le groupe implanté dans cinq départements (Eure, Seine- Maritime, Oise, Somme et Pas-de-Calais) continuent de progresser.

Diversification et impact social

« Cette année encore, on va embaucher près d’une trentaine de personnes dont 10% d’encadrants. Pour la Picardie, cela représente près d’une dizaine d’emplois. Au cours des dix dernières années, on n’a pas licencié une personne pour motif économique », annonce Thomas Henno. Un fait rare dans ce secteur où la tendance prévue des effectifs est à la baisse depuis juillet 2008 en France (source : Insee). La raison est simple. Depuis la fin des années 2010, le groupe développe une offre multimétiers. Si son cTmur d’activité reste le TP, à 57% en 2013, le groupe présidé par Paul Lhotellier est présent dans d’autres secteurs. Le bâtiment, la 4D (dépollution, déconstruction, désa- miantage et déplombage), les déchets (collecte et traitement) et l’eau (construction et exploitation) sont des branches en plein essor. Lhotellier Ikos peut se targuer d’embaucher, mais aussi d’avoir un impact socialement sur les zones où il est implanté. Les 65 stagiaires, en 2014, ne sont qu’une partie des actions de l’entreprise de tailles intermédiaires (ETI). Les contrats en alternance et la pépinière Lhotellier Ikos favorisent l’insertion dans le monde professionnel.

La proximité, un choix payant

« On a une stratégie centrée sur nos territoires et nos clients publics et privés. On travaille en escargot. On va à un endroit et on rayonne autour », explique Thomas Henno. Cette volonté de s’implanter durablement dans une zone et de s’y développer s’applique partout où le groupe est présent. Cela se retrouve dans la politique menée en Inde avec Ikos India (secteur de l’environnement) et au Canada avec Coffrages atlantique dans la région de Montréal et bientôt celle d’Ottawa.

Il est plus aisé de comprendre que le groupe familial qui a vu passer quatre générations soit aujourd’hui dans une perspective de développement. « On a fait un choix de déploiement quand les autres font un choix de repli, cela explique nos ambitions fortes de développement, notamment en Picardie », conclut Thomas Henno. Lhotellier sait comment durer malgré les obstacles.

Alexandre BARLOT