L'île aux fruits ou le marché du jeudi
Ils étaient nombreux fin juillet pour ce premier marché de L’île aux fruits, au 325, rue de Verdun, à Amiens. Ambiance guinguette, produits locaux et concert étaient au programme pour ce premier rendez-vous d’amoureux des bonnes choses.
L’île aux fruits tient son nom d’un ancien grossiste de fruits et légumes qui se trouvait rue de Verdun, à Amiens. Aujourd’hui, c’est l’association Terre zen qui y fait son marché et a décidé de redonner vie au lieu en y installant son siège. « Nous nous sommes implantés sur différentes parcelles, (il y a un bois, une ferme pédagogique, et d’autres parcelles dans le quartier de la Neuville), toutes portent le nom de L’île aux fruits », explique Alexandre Cabrol, trésorier de Terre zen. L’association compte plus d’une centaine d’adhérents avec une vingtaine de membres actifs. « C’est intéressant car nous avons des profils de personnes variés, de l’architecte, en passant par le maraîcher, à l’agriculteur…, assure le trésorier. L’idée est de créer une sorte de pôle du “consommer local et convivial”. De se questionner sur notre manière de vivre, sur le thème du recyclage, de la consommation responsable. » À partir de septembre, l’association proposera diverses activités comme des ateliers vélo, cuisine, réparation d’objets, bois et des cours de yoga. « Ces activités s’adressent à tous, avec pour thème central le bien-être à travers toutes ses formes », signale Alexandre Cabrol.
Faire pousser des liens et des légumes
L’association créée en novembre 2016 a travaillé dur pour offrir en juillet ses premiers produits issus de ses terres. « Nous avons beaucoup travaillé, aujourd’hui c’est notre premier marché, c’est un rendez-vous qui sera hebdomadaire, tous les jeudis de 17 heures à 20 heures. Nous aurons des légumes de saison toute l’année, certifie le membre de Terre zen. Œufs, gâteaux, pâtisseries, bières, vin rosé, légumes, cidre, confitures…. nous avons une quinzaine de partenaires locaux, nous devrions avoir du pain et de la viande pour les prochains marchés. » Les futurs ateliers qui prendront vie sur les différentes parcelles auront comme objectif de renforcer la convivialité au quotidien.
Participer, aider, et partager
Comme le raconte Alexandre Cabrol : « Nous avons aussi des besoins, nous rénovons les serres pour produire dans de meilleures conditions. Mais actuellement les bâches sont arrachées, et les méthodes d’arrosage sont très rudimentaires… nous faisons donc appel aux financements collectifs via Bluebees.fr. » Ce site Internet, totalement dédié aux financements participatifs de projets agricoles, permet à qui le souhaite d’aider financièrement ces travaux de rénovation. Partage, entraide et convivialité, telle peut-être donc la devise de ce marché. En effet, ce nouveau rendez-vous permet aussi aux agriculteurs de discuter de leur travail. « En tant que producteur d’œufs, cela me permet d’échanger sur ce que j’ai appris dans mon métier, c’est un esprit de partage, ce n’est pas une démarche commerciale, cette idée est belle, et elle a le mérite d’exister. », témoigne Bertrand Roucou, producteur d’œufs à Picquigny, qui a apporté 180 œufs. Il développe : « Je participe à cette aventure car je trouve cela bien, les gens souhaitent manger responsable et prennent des initiatives. La diversité des personnes dans l’association est intéressante. »
Un projet grandissant et symbolique
Comme il l’assure, c’est avant tout une démarche humaine plus qu’économique : « Il y a beaucoup de choses à apprendre, en tant que producteur mon souci est de répondre à ce que les gens veulent, je me considère comme un agriculteur responsable. » Frédéric Fauvet, président de l’association, explique : « Investir cette parcelle c’est important, nous nous projetons vers l’ancien hall qui se trouve derrière le siège de Terre zen et longe la Somme. Nous voulons l’aménager avec un atelier serre, affinage, des poissons fumés, une champignonnière… le projet est de continuer à faire d’autres produits. » Terre zen souhaite s’implanter et développer le plus possible l’activité du marché et d’ateliers : « Fabrication maison de produits cosmétiques et sanitaires, réparation de vélo, tout cela permettra d’inscrire ce modèle économique, il faut que l’on ait une clientèle régulière », assure le président. Car pour lui, il est nécessaire de redonner confiance aux habitants qui après les inondations de 2001, ont entretenu un rapport de méfiance avec le fleuve. Pour Frédéric Fauvet : « Il faut redonner vie à ce lieu qui été animé il y a 40 ans, revenir avec un élément positif, en montrant que grâce au fleuve, nous pouvons bien vivre et bien manger, est un signal fort envoyé. »