Ma boutique à l’essai, un succès qui ne se dément pas depuis 2013

La Ville de Noyon fut la première ville à initier ce concept, avec le maire de l’époque, Patrick Deguise, qui constatait la fermeture de nombreux commerces sur la place de l’Hôtel de Ville. Ce fut un grand succès puisque le magasin de vêtement et la maroquinerie qui ont été les premiers à tester le concept, sont toujours là et fonctionnent très bien. Puis, 20 villes de France ont très rapidement contacté Olivier Bourdon qui, avec le président d’Initiative Oise Est, a décidé de créer une Fédération, qui est basée à Compiègne... Il en est le Directeur général mais aussi le stratège. 15 villes ont alors lancé l’opération.

Les médias ont largement relayé le concept et les projets ont pris de l’ampleur, puisque 500 communes de France ont fait appel à la Fédération. « La mairie doit avoir la volonté de redynamiser sa ville et adhère à la fédération. Celle-ci lui apporte son expérience et une méthodologie, des outils de consultation et de mobilisation des habitants, un réseau de partenaires techniques, l’identification et l’accompagnement du futur commerçant. Le loyer est 20% moins élevé, un assureur local offre sa prestation. Initiative Oise Est donne un prêt à taux zéro, remboursable et n’excédant pas 10 000 euros. C’est la ville qui reçoit les candidats et sur les conseils de la Fédération, ils sont retenus. Ils ont une période d’essai de six mois, renouvelable une fois. 92% font les douze mois d’essai », détaille Olivier Bourdon.

81 boutiques ouvertes

En 2021, 81 boutiques sont ouvertes, avec un certain succès : avec un taux de pérennité de 80%, seules 10% ne poursuivent pas l’activité. Du côté des secteurs d’activité, ils sont très divers : brocante, lingerie, tatouage, personnalisation de baskets, toiletteur pour chiens, spa pour bébés, auto-école etc. Dans l’Oise, les magasins de vêtements et de maroquinerie sont les plus présents. Olivier Bourdon souligne : « les demandes vont être très fortes dans les mois qui viennent, après cette violente crise sanitaire. Nos objectifs pour cette année est de passer de 135 à 150 communes adhérentes d’ici la fin de l’année et avoir 120 boutiques ouvertes. »

Ma boutique à l'essai, c'est aussi une réponse à la relocalisation des commerces dans les centre-villes. Le concept suit de très près l'actualité : le taux de vacances commerciales va exploser, dont 30% de restaurateurs installés en centre-ville. C’est pourquoi la Fédération met en place Mon resto à l’essai, afin d’encourager l’installation de nouveaux restaurateurs en les sécurisant. Ils bénéficieront de conditions avantageuses et d’un accompagnement adapté à ce secteur d’activité. Maintenir les derniers commerces en milieu rural est également engagé. Le commerce, essentiel pour l’attractivité des villages, est générateur de lien social et offre un service de proximité. Olivier Bourdon présente un village de l’Oise qui à l’initiative de sa population a réussi à avoir son cabinet infirmier depuis quelques mois : « la mairie a écouté ses habitants. Elle a eu une candidate, acceptée, par la Fédération. La mairie a proposé un local qu’elle a aménagé et livré clés en main. Dans un an, le nouvel occupant devra racheter le matériel à la mairie. Ce concept est ouvert aux communes dès 500 habitants. »

De nombreux partenaires

Forte de son succès, la Fédération s’appuie également sur de nombreux partenaires. Le Fonds Feder, la région des Hauts-de-France, la Banque des Territoires (ex-Caisse des Dépôts), Initiative France, CER France et la BNP Paribas. La Fédération a quatre permanents, en plus du Directeur général, qui ont chacun un rôle spécifique : le suivi des boutiques, l’accompagnement des collectivités, un collaborateur dédié à la région des Hauts-de-France où est né le concept de Ma boutique à l’essai et une personne à Lille qui accompagne les montages des opérations dans la Métropole. C’est la première agence de redynamisation des centres ville. Un nouveau concept est né : Oh La Belle Ville, un laboratoire d’innovations pour nos communes, dont nous reparlerons.