Miser sur les marchés publics
D’après l’Observatoire économique de la commande publique, les marchés publics en 2018 ont représenté un total de 101 milliards d’euros de contrats au niveau national. Un levier économique important pour les entreprises. Pourtant, beaucoup hésitent encore à franchir le pas.
« Le premier angle pour appréhender ce sujet doit être le montant du marché. En dessous de 25 000 euros HT, les structures sollicitent directement les fournisseurs. Il existe ensuite des seuils règlementaires », explique Maxime Bernard, directeur des achats au sein de la CCI Hauts-de-France. Ces derniers sont fixés à 144 000 euros pour l’État et ses établissements publics, 221 000 euros pour les collectivités territoriales pour tout ce qui a trait aux fournitures et services. Dans le domaine des travaux, le seuil est fixé pour tous à 5 548 000 d’euros HT. « Ces paliers sont importants parce qu’en dessous, la procédure peut être un peu plus souple. Au niveau de la CCI par exemple, nous avons des documents allégés qui permettent une meilleure lisibilité et un meilleur échange avec les entreprises », souligne Maxime Bernard.
Se faire connaître
Le directeur des achats encourage les entreprises à bien cibler les marchés où elles souhaitent se positionner : mieux vaut jouer la sécurité et répondre à quelques opportunités clairement identifiées où l’on a de vrais atouts à faire valoir. « Une TPE qui souhaite se lancer ne doit pas le faire sur de trop gros montants, petit à petit elle va se forger une véritable expérience qui lui permettra d’aller vers des marchés plus conséquents », conseille Maxime Bernard qui préconise dans un premier temps de s’intéresser à des commandes de moins de 25 000 euros. Ces prestations ne font pas nécessairement l’objet de publication comme c’est le cas pour les plus gros marchés, dont la publicité est obligatoirement faite dans le Journal officiel de l’Union européenne, le Bulletin officiel des marchés publics ou dans les journaux d’annonces légales. « J’encourage les entreprises de se faire connaître auprès des donneurs d’ordre. C’est quelque chose qu’elles font encore rarement, mais il ne faut pas hésiter, au contraire », poursuit-il.
Ne pas de venir dépendant
Depuis octobre 2018, les offres doivent obligatoirement être
déposées en ligne sur des plate-formes qui permettent ensuite aux donneurs
d’ordres et aux entreprises d’échanger. « L’inconvénient
aujourd’hui c’est qu’il en existe beaucoup, il y a donc un gros travail de
veille à réaliser », note Maxime Bernard avant d’attirer l’attention des
professionnels sur un point capital : «
Il faut faire attention à la dépendance économique, un appel d’offres est remis
en concurrence tous les 3 / 4 ans, il est important d’avoir une assise assez
forte pour pouvoir s’en passer ». En cas d’échec, le directeur des achats
incite les entreprises à demander des précisions et des compléments
d’informations. « Cela peut être très
intéressant dans le cadre d’une amélioration continue ». La CCI accompagne
régulièrement les entreprises dans ce domaine, une formation est d’ailleurs
programmée les 22 et 23 octobre à Amiens.