Net&Sur : le renouveau du nettoyage professionnel
Elle fait partie des entreprises qui sont sur le front depuis la crise sanitaire de la Covid-19. Net&Sur, spécialiste de la propreté des locaux, installée à Beauvais, s'est investie, financièrement et humainement, dans la sécurisation sanitaire de ses clients. À tel point qu'elle a triplé son chiffre d'affaires ainsi que ses achats.
Le nettoyage des locaux professionnels est devenu, en ce temps de crise sanitaire, une priorité. Mohammed Zaafari, fondateur de Net&Sur depuis dix ans et dirigeant d’entreprise depuis 30 ans, a su anticiper et être présent, et ce, dès le début de l’année. « Dès le mois de janvier, nous nous sommes équipés en gel hydroalcoolique et puis la crise sanitaire s’est accélérée et nous avons équipé, à titre gracieux, nos clients, soit 2 000 masques et plus de 600 litres de gel. Puis nous avons commencé à désinfecter et décontaminer des locaux à Crépy-en-Valois, là où est apparu le premier cluster, notamment les casernes de pompiers de la ville puis du département. C’est un devoir que l’on avait », raconte le chef d’entreprise qui dirige une équipe de plus de 200 collaborateurs.
Confinement
Sur le font, les équipes de Net&Sur étaient présentes… puis tout s’est enchaîné avec le confinement. Les équipes sont passées en 2/8 puis en 3/8 pour travailler du lundi au dimanche. « Nous avons été réactifs car nous étions prêts et nous avions le devoir de réagir vite. Nous avons été réactifs aussi dès le déconfinement. Notre priorité a aussi été la sécurité de nos collaborateurs qui étaient protégés. Nos travailleurs de l’ombre comme on les nomme, ont été primordiaux », explique Mohammed Zaafari.
Le chef d’entreprise a donc pris « des risques » : il a investi dans des masques, du matériel de protection, a stocké des produits spécifiques et a dédié ses équipes à la décontamination de locaux… où un virus inconnu était présent. Un réel écosystème s’est mis en place : « C’était une vraie petite usine. Nous avions sollicité trois laveries car quand une équipe arrivait d’une décontamination, une autre prenait en charge le matériel contaminé pour l’amener soit à la laverie soit à l’incinérateur. Nous étions en permanence avec nos fournisseurs. L’activité n’a pas cessé depuis, raconte le chef d’entreprise. C’est avec le bouche à oreille que nous nous sommes faits connaître. » Résultat : l’entreprise a triplé son chiffre d’affaires et ses achats depuis février, elle vend 2 000 litres de gel par semaine – contre 1 500 litres par mois avant la crise de la Covid-19 – et sa renommée a dépassé les frontières de la région propulsant ainsi l’entreprise sur le marché national et international.
La propreté
Net&Sur était prête car elle s’est formée à la désinfection et la décontamination des virus. « En 2009, lors de la grippe H1N1, nous n’étions pas prêts. Depuis, nous nous sommes formés et équipés pour intervenir lors de contamination d’un virus », note Mohammed Zaafari. Cette formation va de pair avec la philosophie et les pratiques de cette entreprise de nettoyage, impulsées par un dirigeant innovant et dynamique. « Nous sommes davantage sur la propreté que le nettoyage qui est, pour moi, au-dessus. On ne nettoie pas de n’importe quelle façon. Par exemple, il faut nettoyer avant de désinfecter », note-t-il.
Pour la rentrée, là aussi les équipes sont prêtes : un Plan de continuité de l’activité ainsi qu’un Plan de retour à l’activité sont proposés aux dirigeants pour « sécuriser les lieux » et « rassurer les salariés ». Dans ce sens, toute intervention de Net&Sur est accompagnée par un contrôle de la qualité via un logiciel « pour intervenir immédiatement en cas de problème, précise le chef d’entreprise. La qualité est notre objectif. C’est notre identité et nous mettons tout en place pour cela. » L’objectif ? Être numéro un de la région de la qualité dans la propreté.
Du côté des produits, une politique environnementale est mise en place depuis 2004 avec l’utilisation de produits biologiques ou écologiques à 40% qui tend bientôt à 50% pour, in fine, atteindre 70% à moyen terme.
Vers une rééducation
Au-delà de cette qualité revendiquée, Mohammed Zaafari se démarque par sa réflexion globale sur le monde du nettoyage. Il prône un nouveau modèle et une nouvelle façon de travailler… la Covid-19 étant révélatrice de cette rupture. « Il faut nettoyer tout le temps et non pas de temps en temps comme c’est le cas actuellement. Surtout quand il y a un virus qui circule, et n’importe lequel. Je pense que le monde du nettoyage va changer et il doit changer », prévoit-il. Et le centre de cette transformation : le changement des habitudes et l’éducation au nettoyage. « Il faut un nouveau rapport entre les sociétés de nettoyage et les entreprises qui doivent éduquer leurs salariés à nettoyer eux-mêmes, même si un de nos agents intervient, démontre-t-il. La propreté est une éducation. À la maison, nous ne laissons pas des tâches ou du café renversé accidentellement sur le sol, en entreprise, c’est pour moi la même chose. »
Cette rééducation est déjà enclenchée. Net&Sur forme les entreprises et les lieux de culte aux techniques quotidiennes de nettoyage et fait même des tutoriels pour « créer un cercle vertueux du nettoyage où nous serons toujours là pour intervenir mais sur un autre modèle avec une prise de conscience que le nettoyage, notamment en cas de virus, doit être pris avec sérieux, et cette nouvelle façon de travailler serait aussi un gain pour les entreprises », précise Mohammed Zaafari.
Un modèle qui changerait également le rapport humain entre ces femmes et hommes de ménage – ces « travailleurs de l’ombre » – et les entreprises… le nettoyage n’est pas dégradant, il est, avant tout, une éducation. « Ils permettent de mettre en propreté les locaux de nos clients et ils deviennent selon moi “des agents de lumière” par leurs interventions en horaires décalées, note le dirigeant. Cependant un travail s’impose à nous en qualité de fournisseur, à travailler main dans la main avec nos différents clients afin que chacune de nos parties se rééduque, ce qui marquera de manière plus valorisante les interventions de nos agents d’entretiens. »