Nouvelle dynamique pour les commerces de proximité dans le Beauvaisis

Artisan miroitier, salon de massage, boutique de prêt-à-porter, avocate, boutique de chaussures, institut de beauté... une quinzaine de commerçants beauvaisiens étaient réunis, le 6 mars à la CCI de l'Oise, en vue d'intégrer le projet "Ambassadeur de ma ville", inscrit dans le grand programme national de redynamisation « Action cœur de Ville », lancé par l’État auprès de 222 collectivités de taille moyenne, dont Beauvais fait partie. Ce projet, porté et financé par l'Opco EP - opérateur de compétences - et la DREETS Hauts-de-France, donne la possibilité aux commerçants de proximité de suivre un programme de formations de transformation de leur commerce. Objectif ? « Que les commerces de proximité fassent rayonner la ville, explique Loïc Barbaras, vice-Président de la Communauté d'agglomération du Beauvaisis, en charge de l'économie. Car ces professionnels sont en contact direct avec les habitants. »

Et l'enjeu est de taille. Avec 53 communes, près de 110 000 habitants, un aéroport et 1 373 commerces, dans le Beauvaisis le commerce ne cesse d'évoluer, notamment le commerce de gros, de détails, ceux liés à l'automobile et, en tête, les cafés et restaurants. Affichant moins de 7% de cellules commerciales vacantes, à Beauvais l'heure est « à la qualité du commerce et non la quantité », note Charles Locquet, vice-président de la CCI de l'Oise et maire adjoint de Beauvais. Car depuis quelques années, la Ville a déterminé une zone de préemption au centre-ville, écartant l'installation des entreprises de services, telles que les banques et assurances.

Montée en compétences des commerçants et artisans

Concrètement, ce programme forment les commerçants et artisans du centre-ville sur les points centraux de développement, en cohérence avec le changement de la consommation et de la société : renforcement de l'accueil, l'utilisation du digital et la transition écologique. Des paramètres essentiels que doivent désormais prendre en compte ces professionnels, soumis à la concurrences des zones commerciales, du e-commerce mais aussi aux nouveaux modes de consommation. « Désormais, on ne vient plus en ville pour aller dans les commerces depuis la fin des années 1990, constate Charles Locquet. Il faut, nous élus locaux, trouver une nouvelle façon d'intégrer les commerces dans les centres-villes mais c'est aussi aux commerçants de se réinventer. Et aussi aux habitants de consommer local. »

Si c'est un enjeu sociétal dans lequel chacun a sa part de responsabilité, l'Opco EP aide les commerçants de proximité à s'adapter. Avec le projet "Ambassadeur de ma ville", c'est bien de cet objectif sociétal qu'il s'agit. « Ces modules de formation permettent aux commerçants de se développer mais aussi de participer à la revitalisation et au développement touristique de leur territoire, explique Denis Jorel, directeur régional de la structure. Ils deviennent des ambassadeurs grâce à leur dynamique ».

Des futurs projets avec Action Cœur de Ville

Mais pour devenir ambassadeur d'une ville, faut-il encore que la collectivité soit elle-même attractive, en impulsant une vraie dynamique territoriale. C'est ce que revendiquent les élus locaux du Beauvaisis. Si le territoire est intégré au dispositif Action Cœur de Ville, au centre de ce programme de développement, « la vraie question est : est-ce que ma ville est agréable à vivre ? », note encore Charles Locquet. Et le Beauvaisis entend répondre à cette question par l'affirmative, notamment en intégrant le commerce de proximité. « Il faut un travail commun et des projets co-construits entre la Zac de Ther et les commerçants du centre-ville », note encore l'élu, annonçant l'arrivée de 200 logements neufs au centre-ville de Beauvais. Du côté de l'attractivité du centre-ville, de nombreux projets sont en cours : un mode de gratuité du stationnement est en réflexion, une nouvelle mobilité avec une place centrale donnée à l'environnement sont pensés. Le but ? Redonner des motifs pour aller en ville.

Dans ce sens, le Beauvaisie travaille depuis le début de l'année, en lien avec la CCI de l'Oise, son premier schéma de développement commercial, dans le cadre d'un autre dispositif gouvernemental, Petite Ville de demain, qui concerne tout le territoire, dont l'Opco EP est l'opérateur des missions. Ce schéma met en place une réflexion pour « réenchanter l'acte d'achat », comme le définit Loic Barbaras. Prévu en juin 2023, il sera un tremplin pour réinventer le centre-ville, réinventer le territoire, toujours en s'adaptant aux nouvelles façon de consommer et de vivre... pour que le local gagne ses lettres de noblesses.