Oise : en route vers le numérique !

C'est un enjeu de taille devenu nécessaire. À l'heure de la sobriété énergétique et des nouveaux usages, les collectivités doivent désormais s'appuyer sur le numérique pour apporter des solutions et devenir actrices dans la transformation de l'ensemble de l'action publique et de son fonctionnement. Cette révolution technologique participe aux changements sociétaux dont le socle est la mise en place de la fibre. Et dans l'Oise, 100% du territoire est fibré, permettant ainsi le développement de nombreux projets. « Nous sommes à l'aube d'une nouvelle ère pour les collectivités », selon Christophe Dietrich, maire de Laigneville, conseiller départemental et président du Syndicat Mixte Oise Très Haut Débit (SMOTHD), un des acteurs majeurs dans cette transition parmi d'autres acteurs régionaux dont l'Adico, le SE 60, Cap Territoire, Somme Numérique, Useda, et LF 62, touchant ainsi tous les sujets.

Dans ce contexte, la Région pousse les collectivités à établir une « feuille de route de numérique », ce document stratégique à l'échelle intercommunale, porté par les élus. « Ce document synthétique est la base d'orientations et de priorités à décliner en plan d'actions, précise Christophe Coulon, vice-Président de la Région Hauts-de-France chargé de la ruralité et de la sécurité. Et il met le numérique au service de tous les acteurs, notamment sur les enjeux du territoire. » C'est aussi un bon moyens d'échanger sur les pratiques, d'obtenir des conseils car il réunit les Conseils départementaux et régionaux ainsi que les acteurs du numériques.

Un document technique et stratégique qui implique concrètement les communes, les établissements publics et privés et leurs groupement, ainsi que les associations dans la transition numérique et éligible au financement du fonds européen Feder 2021-2027 à hauteur de 60% des dépenses liées à la mise en œuvre.

La mutualisation, la solution de demain

Dans cette transition, la mutualisation est au cœur du système : une économie rentable et écologique, car une clé pour réduire les coûts et décarboner les transports. « L'enjeu de la mutualisation et les nouvelles pratiques sont les usages de demain », note de son côté Éric Guérin, président de Territoire d’Énergie Hauts-de-France et président du Syndicat d’Énergie de l’Oise. Cette mutualisation des outils passe par une stratégie intercommunale et à ce niveau de partage, un « Parlement du numérique » départemental et régional est en cours de réflexion. Car « l'enjeu du numérique va grandir », continue Éric Guérin.

Mais déjà, par exemple, un groupement de commande régional existe au sein du Syndicat Mixte Oise Très Haut Débit (SMOTHD). Un exemple à l'échelle de l'Oise est révélateur : le Centre de supervision départemental, unique en France et imaginé en 2017, construit en 2018 par le Département de l'Oise sur la base du succès du Plan Oise vidéoprotection, gérant ainsi la protection des communes par la vidéo. Une action qui est financée à 100% par le Département, dont déjà 80 sites départementaux sont couverts, 61 communes adhérentes et 11 communes raccordées à ce système. Avec la mise en place de systèmes de détection automatisés comme une perspective d'avenir.

La transition énergétique grâce au numérique

Les enjeux du numérique intègrent évidemment la transition écologique. Dans ce sens, le numérique et l'énergie sont complémentaires. « Par exemple, on peut exploiter les données numériques pour planifier les aménagements des réseaux, explique Éric Guérin. On peut ainsi réduire la consommation d'énergie et développer les énergies renouvelables et les smart cities. Le réseau intelligent, c'est l'avenir. »

Le territoire de l'Oise Picarde en fait actuellement l'expérimentation, depuis 2020, devenu territoire démonstrateur de la Rev3, en impulsant une planification énergétique. Et des économies sont prévues : la mise en place d'une installation de production photovoltaïque de 123 kWc en autoconsommation permettra de produire 20% de la consommation et de faire 30 000 euros d'économie par an (pour un investissement de 200 000 euros). Ou encore à Clermont, où un système de télégestion énergétique fonctionne depuis cinq ans, à la salle A.Pommery. Résultat ? Une baisse de 44% de la consommation d'énergie, 16 200 euros de gain sur la facture énergétique et un gain financiers de 20 800 euros en 2022. Le tout appuyé par les compétences du SE60. « Nous ne sommes plus dans l'expérimentation aujourd'hui, nous sommes capables d'accompagner les communes dans leur ingénierie », plaide Éric Guérin. Et puis d'autres acteurs proposent des services connectés. À l'instar d'Useda, entreprise basée dans l'Aisne, qui a mis en œuvre des armoires d'éclairage public communicantes et, en ce début d'année 2023, le déploiement concerne 184 communes pour 1 577 automates installés.

En somme, cette transition numérique devient nécessaire au vu des enjeux sociétaux de demain, s'appuyant sur une économie circulaire des usages et des moyens. La Région axe sa stratégie sur la mutualisation, la feuille de route numérique et les expérimentations, pour un fond disponible de 55 millions d'euros. Des aides non négligeables quand on sait la pléthore d'actions possibles grâce au numérique.