Santé
Oise : top départ de la vaccination en entreprise
Au lendemain de l'annonce d'un confinement dans les Hauts-de-France – et dans 11 autres départements français – le secrétaire d’État auprès de la ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, chargé des Retraites et de la Santé au travail, Laurent Pietraszewski, est venu rencontrer les médecins de Médisis, le service de santé au travail, à Senlis en début d'après-midi. Avec le début de la vaccination au travail, le Gouvernement entend accélérer la vaccination, notamment chez les salariés.
Elle sera lancée officiellement le 2 avril. La vaccination au travail est le nouvel enjeu du Gouvernement. En pleine polémique sur le vaccin AstraZeneca, le secrétaire d’État est d'abord venu rassurer. « C'est un message fort que je suis venu délivrer. Il faut que l'on redonne confiance aux Français », a-t-il déclaré. La première salariée était dans les annexes de Médisis, à Senlis, pour être vaccinée. Même si elle a longtemps hésité, elle assure que se faire vacciner par la médecine du travail « est une réponse rapide ». Et tout l'enjeu est là : répondre à la demande des salarié(e)s des TPE/PME mais aussi des dirigeants. « Nous sommes prêts pour accueillir nos adhérents, explique Mathieu Lallemant, directeur de Médisis. Nous avons un protocole strict pour assurer la vaccination dans nos locaux. »
Dès le 2 avril, les centres de Médisis à Creil et Beauvais accueilleront les salarié(e)s volontaires, une journée par semaine (Creil, le jeudi et Beauvais, le vendredi). La vaccination est ouverte à tou(te)s les salarié(e)s, même si les personnes vulnérables restent pour l'heure prioritaires et les plus de 55 ans. La vaccination est confidentielle, le(a) salarié(e) n'est pas obligé(e) d'en informer son employeur et un rendez-vous peut-être pris. Avant la vaccination, le(a) salarié(e) doit être éligible, puis est soumis(e) à un examen pré-vaccinal. Une fois vacciné(e), les données sont inscrites dans le dossier de l'assurance maladie Ameli. Le secrétaire d’État assure, par ailleurs, que la campagne vaccinale sera bientôt lancée à plus large échelle et concernera plus largement la population.
Même si le personnel de Médisis est prêt, les salariés, quant à eux, réfléchissent. Si la tendance reste positive, la majorité d'entre eux exprime un souhait de se faire vacciner dans le but de circuler librement... en vue d'un passeport vaccinal.
La santé au travail : au cœur de la stratégie
L'enjeu est de taille : Médisis compte parmi ses adhérents 7 500 entreprises, soit 90 000 salarié(e)s dans l'Oise. « Les grands entreprises sont au fait mais ce qu'il m'importe, ce sont les TPE et PME. Il faut qu'elles soient au courant et accompagnées », insiste Laurent Pietraszewski qui assure être présent aux côtés des médecins du travail. « Nous ne voulons pas que les médecins du travail remplacent ou soient le substitut des autres centres, mais qu'ils apportent une réponse concrète qu'ils sont en mesure d'apporter avec leur activité pluridisciplinaire où l'on retrouve des infirmières, des médecins et des locaux équipés », complète-t-il.
Chez
Médisis, c'est le vaccin AstraZeneca qui est injecté. Pourquoi ?
« Pour
des raisons logistiques, explique
Muriel Legent,
médecin coordinateur de Médisis. Nous
nous sommes équipés d'un frigo pour conserver le vaccin, pour les
autres nous n'avons pas la logistique pour. Les vaccins suivent des
protocoles sanitaires très strictes. Pour le AstraZeneca, nous
sommes en mesure de le faire. » Ce
top départ met aussi en lumière la
médecine du travail. « C'est
la première fois depuis l'après-guerre qu'un ministère est dédié à la santé au travail. C'est un message fort. Nous serons là
pour accompagner,
rappelle Laurent Pietraszewski. Depuis
un an, la médecine du travail est plus présente, les salariés se
tournent vers leurs médecins du travail. »
L'enjeu ?
Que la médecine du travail intervienne aussi en amont de la santé
et soit au cœur des problématiques en entreprise. Un constat que la crise a révélé... Très présente
depuis le début de la crise, la médecine du travail isarienne n'a
de cesse répondu aux sollicitations et aux interrogations des salarié(e)s « Nous
avons prouvé durant la crise que nous accompagnons les salarié(e)s et
les chefs d'entreprise. Nous sommes au cœur de la santé au
travail »,
confie Mathieu Lallemant.