Oléon investit et parie sur l’avenir
Augmentation des capacités, nouvelle unité de production, chaudière biomasse… Oléon poursuit le réaménagement du site centenaire de Venette.
« L’activité est toujours porteuse. Pour nous, le défi, c’est la transformation du site. » Stéphane Castel, directeur de l’usine Oléon de Venette, a de grands projets. Car à 101 ans, le site industriel situé au bord de l’Oise évolue et reste tourné vers l’avenir. Filiale du groupe Avril, Oléon (dont le siège est en Belgique) transforme de l’huile végétale (coproduit de la trituration du colza) en produits de spécialité pour l’industrie. Et tous les secteurs sont ciblés : de l’alimentaire à la cosmétique, en passant par la phytopharmacie et l’automobile.
« Ici à Venette, nous sommes plus précisément spécialisés dans les lubrifiants pour l’automobile et les huiles hydrauliques, ainsi que dans les précurseurs de mousses », précise Stéphane Castel, le directeur de l’usine isarienne qui a réalisé en 2022 plus de 27 M€ de chiffre d’affaires. 40 000 tonnes de glycérine y sont aussi produites, par raffinage du glycérol (un co-produit du diester). « Nous produisons la moitié de notre capacité de production en flux continu et l’autre moitié par synthèse dans nos réacteurs », relève le directeur d’usine.
Une chaudière biomasse en 2025
Et Oléon a de nouveaux projets pour ce site centenaire. En premier lieu, sa production d’esters de spécialité doit passer de 25 à 30 000 tonnes d’ici cinq ans. « Nous avons une centaine de produits en catalogue, explique le directeur de l’usine. Mais nous avons une quinzaine de high-runners. Le reste est fait à la commande. » Ces produits sont de plus en plus demandés, notamment en remplacement de produits d’origine pétrolière, par une clientèle industrielle qui cherche à décarboner sa production en sourçant des produits d’origine naturelle.
C’est aussi dans cette logique qu’Oléon conduit un projet de chaudière biomasse sur son site. L’entreprise compte répondre en septembre à un appel à projets de l’Ademe pour une chaudière de 4 à 5 GW susceptible de voir le jour en 2025. « Nous avons fait beaucoup de choses pour réaliser des économies d’énergie, en améliorant les rendements, en croisant les flux… Mais nous sommes arrivés à un plancher et il nous faut aujourd’hui changer de technologie et nous orienter vers la biomasse ».
Une nouvelle unité de production en vue
Enfin, le site de Venette devrait prochainement accueillir une nouvelle activité. Stéphane Castel ne veut pas trop en dévoiler : « Nous avons au moins un projet d’une nouvelle production, qui va très probablement servir le marché des cosmétiques d’ici 2027 ou 2028. » L’espace nécessaire à cette nouvelle unité de production a déjà été dégagé, avec l’arrêt de l’activité de trituration qui a été suivie du démontage des silos et de la tour d’extraction. « Ce site a de nombreux atouts, avec notamment sa desserte multimodale alliant fluvial, ferroviaire et route… Mais nous sommes contraints par l’espace », souligne Stéphane Castel.
L’évolution du site historique se poursuit d’ailleurs. Une nouvelle zone d’accueil des camions est en cours d’aménagement. Elle devrait aussi permettre de rationaliser la circulation et le stationnement au sein de l’usine. Un enjeu de productivité et de sécurité.
Oléon Venette en chiffres
- L’usine de Venette abrite 150 salariés, dont 50 au sein du centre de recherche et développement du groupe.
- Elle produit 80 000 t par an, dont 40 000 t de glycérine, 25 000 t d’esters de spécialité et 15 000 t d’adjuvants.
- Plus de 85% des produits transformés par Oléon sont biosourcés.
- 66% de la production part à l’export, notamment dans le sud de l’Europe.
- 2022 a été l’année « record » de l’usine de Venette avec un chiffre d’affaires de 27,3 M€.