Artisanat
Pour la passion du cheval
À 42 ans, Cédric De Visscher est maréchal-ferrant depuis plus de 25 ans. Et sa passion ne faiblit pas…
« Quand j’étais enfant, je montais à cheval avec ma mère et ma sœur : nous habitions à La Rue Saint-Pierre, en lisière de la magnifique forêt de Hez. Pourtant j’étais plutôt attiré par les sports mécaniques », raconte Cédric De Visscher. Jusqu’à ce que ses parents offrent un cheval à sa sœur aînée, et que le garçon rencontre le maréchal-ferrant de Liancourt, Eric Pinchedez. « Ça a été une révélation ! Quand je l’ai vu faire, j’ai su que c’était le métier que je voulais exercer. Pendant les vacances, il m’emmenait dans ses tournées et m’apprenait un tas de choses. »
Élève peu assidu, le collégien de 15 ans cravache pour obtenir son brevet, indispensable pour entrer en apprentissage avant l’âge minimum de 16 ans. Il intègre le Centre de formation des apprentis de la Chambre des métiers et de l’artisanat de l’Oise à Compiègne, où il alterne une semaine de théorie, enseignement général, hippologie et forge, et trois semaines chez son maître de stage Éric Pinchedez qui a fait naître sa vocation. Deux ans plus tard, son CAP de maréchal-ferrant en poche, le garçon part dans un haras normand, spécialisé dans les chevaux de concours de saut d’obstacles de haut niveau : « on nous faisait tellement travailler que j’avais à peine le temps de préparer mon Brevet Technique des Métiers (BTM) de maréchalerie… Je suis donc revenu chez mon premier patron à Liancourt, j’ai obtenu mon diplôme à 20 ans et créé ma propre entreprise un an plus tard. »
Un univers d’exigence
Parce que quand on s’occupe de chevaux de concours, il faut être au top. « Le monde de l’équitation est très exigeant, les propriétaires attendent les meilleures performances de leur cheval. Un bon maréchal-ferrant doit être capable d’adapter le ferrage au terrain sur lequel le cheval évolue, à la discipline qu’il pratique, mais aussi à ses éventuelles pathologies. Nous devons pouvoir comprendre et échanger avec le vétérinaire. Le pied du cheval est une mécanique très jolie mais aussi très fragile », reconnaît l’artisan, qui cherche sans cesse à améliorer sa pratique.
Aujourd’hui, l’homme s’occupe régulièrement de près de 300 chevaux à raison d’un ferrage tous les deux mois : dans des écuries, des haras ou chez des particuliers, ce sont des chevaux de compétition ou de loisir. Pour chacun d’entre eux, Cédric De Visscher connaît ses particularismes, son caractère : « l’important, c’est d’être calme avec les chevaux et d’apporter des conseils au client. » À son tour, il partage sa passion avec des apprentis : depuis un an, c’est une jeune fille, Louane, qui apprend avec lui son futur métier. Et pendant ses loisirs, Cédric De Visscher qui habite toujours La Rue Saint-Pierre où il est propriétaire de quatre chevaux, continue ses balades en forêt de Hez, avec désormais sa femme et sa fille.