Ferronerie
Quand l’artisan devient artiste…
Avec son entreprise de ferronnerie Métal Indus’Design à Milly-sur-Thérain, David Roscouët a développé une ligne d’objets décoratifs, meubles et luminaires dérivés d’objets chinés.
Une vieille lampe de mineur, un pulvérisateur en cuivre, un antique appareil photo à soufflets, un bidon d’huile vintage : David Roscouët redonne vie à ces objets d’autrefois et les transforme en lampes, pour les faire entrer dans les intérieurs les plus branchés. Et ça plait : ses créations sont vendues depuis trois ans sur sa page Facebook ou sur des marchés artisanaux et, depuis octobre dernier, à la Boutique Partagée des Voyageuses à Amiens, avec un vrai succès.
Et le résultat est là : au mois de décembre, pas moins de cinquante de ses créations ont été achetées par des amateurs de pièces uniques. Et le ferronnier ne s’arrête pas là : il retape aussi des meubles industriels, les adapte et les complète pour les intégrer à notre vie quotidienne, comme ce superbe meuble télévision réalisé à partir d’un casier bas en métal. « L’idée m’est venue en visitant les brocantes », confie David Roscouët. Mais cela devient de plus en plus difficile de trouver des objets, d’une part parce que toutes les brocantes ont été annulées cette année, et d’autre part parce que les vendeurs en demandent maintenant des fortunes, se basant sur le prix de ce qu’on peut en faire mais sans se soucier de tout le travail qu’il faut pour y arriver. » D’autant plus que le quadragénaire souhaite maintenir des prix raisonnables à la vente, à partir de 50 euros pour les lampes les plus simples.
Une ligne de mobilier
Pour élargir sa gamme, David Roscouët travaille maintenant en collaboration avec une décoratrice intérieure des alentours, Hélène Niquet, spécialisée pour sa part dans le relookage des meubles en bois : « Nous recherchons un show-room pour exposer ses propres créations, les miennes, et les meubles que nous réalisons ensemble. » Toute cette créativité, David Roscouët la met aussi au service de son travail en métallerie-ferronnerie pure : restaurer un portail ancien, en allant jusqu’à refabriquer à l’identique des volutes en métal trop abîmées, concevoir la niche d’un chien ou un coffrage de compteur électrique, fabriquer un kiosque de jardin ou une verrière ou encore installer un escalier sur mesure... l’artisan ne connaît pas la crise.
Il dispose aujourd’hui de trois mois de commandes d’avance, en se limitant à intervenir dans un rayon d’une heure de route autour de Beauvais. « Il y a vraiment un créneau, les grosses entreprises de métallerie ne répondent pas aux demandes des particuliers, qui sont pourtant nombreuses », analyse-t-il. Également formateur dans sa spécialité pour l’organisme Proméo sur les sites de Beauvais, Compiègne et Senlis, il aime transmettre son savoir-faire et accueille régulièrement des stagiaires. Pour partager sa passion…