Quelle est la situation socioprofessionnelle des ingénieurs ?
Le 20 septembre 2012, les résultats de la 23e enquête nationale sur la situation des ingénieurs diplômés, réalisée par le Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France (CNISF) en mars et avril 2012, ont été présentés au Cnam à Amiens.
Cette enquête dresse le panorama 2012 sur la situation socioprofessionnelle des ingénieurs diplômés en France de moins de 65 ans. Ont répondu à l’enquête 45 000 des 715 000 ingénieurs français en activité. « Il s’agit de la seule enquête européenne de cette envergure », signale Philippe Delavier, président de l’Union régionale des ingénieurs et scientifiques de Picardie (Urisp). Qui sont les ingénieurs ? La moitié d’entre eux ont un père qui appartient à la catégorie cadre ou ingénieur. Néanmoins, on remarque une avancée, avec 30 % de boursiers parmi les ingénieurs de moins de 30 ans. La majorité d’entre eux exerce dans l’industrie.
Formation et accès à l’emploi
La classe préparatoire semble ne plus être un parcours obligatoire pour les ingénieurs (41 %). La formation initiale reste cependant prépondérante (90 %) ;39 % ont au moins un autre diplôme que celui d’ingénieur, notamment de management. L’insertion professionnelle est, quant à elle, rapide, En effet, 71 % étaient en activité six mois après la fin de leur étude ; 83 % ont un statut de cadre, avec néanmoins une persistance des schémas d’élite pour le poste de directeur général qui est occupé à 30 % par des ingénieurs sortant des grandes écoles. Le chômage frappe peu les ingénieurs : seuls 3,5 % sont à la recherche d’un emploi. En général, un ingénieur ne connaît au cours de sa carrière professionnelle qu’une seule période de chômage ! Si 15,2 % travaillent à l’étranger, en France, la région parisienne reste la plus attractive, concentrant 42 % des emplois, et les grandes entreprises sont celles qui recrutent le plus. En effet, 62 % des ingénieurs se trouvent dans des entreprises de plus de 2 000 salariés. Les évolutions professionnelles se font dans l’expertise, c’est-à-dire dans l’approfondissement du savoir-faire et des compétences, plutôt que dans la hiérarchie (41 % au lieu de 19 %) ; 66 % trouvent leur parcours professionnel globalement satisfaisant. Il y a néanmoins des sources d’inquiétude et d’insatisfaction, notamment concernant l’organisation générale de l’entreprise. Le sentiment de crainte pour son emploi a baissé (de 12 à 6 %), mais le sentiment d’inquiétude pour l’activité de l’entreprise augmente par rapport à 2010. Les jeunes ingénieurs de moins de 30 ans issus de la fameuse génération Y sont quant à eux plus soucieux de leur avenir professionnel et des propositions susceptibles d’améliorer leur employabilité. Les salaires des ingénieurs restent corrects. Le salaire médian d’un ingénieur diplômé et cadre est de 54 000 euros, son salaire moyen, de 67 191 euros. Il y a néanmoins de nettes disparités selon l’âge, le sexe et l’expérience : 35 348 euros de salaire moyen pour un débutant, plus de 105 000 euros pour les plus de 50 ans. Et moins 6 % de salaire pour les femmes… « L’univers de la formation et de l’activité des ingénieurs, malgré encore des problématiques à régler, va vers la diversité et l’amélioration », indique Philippe Delavier. De grandes opportunités d’emploi, de rémunération, d’évolution professionnelle : la santé des ingénieurs est au beau fixe ! Malgré tout, la filière peine toujours à recruter. En effet, malgré de véritables perspectives d’avenir offertes, encore peu de jeunes se lancent dans des études d’ingénieur !