Pôle Emploi Beauvais - Méru avance ses solutions pour les recrutements
Alors que de nombreux secteurs peinent à recruter faute de profils adaptés, Pôle Emploi Beauvais – Méru encourage les employeurs à se tourner vers des profils moins « évidents ».
Changer de paradigme. Poser un nouveau regard. Voilà en substance la voie que préconise Pôle Emploi sur le bassin de Beauvais – Méru, pour aider les employeurs à recruter. Car cela n’aura échappé à personne, le marché de l’emploi s’est inversé depuis quelques mois.
Alors, sur ce bassin d’emplois, l’agence utilise son vivier de publics les plus éloignés de l’emploi : jeunes en quartiers prioritaires, chômeurs de longue durée, publics handicapés. Des profils qui peuvent intéresser les employeurs, pour peu qu’ils acceptent de sortir de l’habituel recrutement sur CV, et se penchent sur d’autres compétences : le savoir-être, ou en anglais les soft skills. Et cela correspond aussi à ses priorités : « Notre fil rouge, c’est d’accompagner d’abord ceux qui en ont le plus besoin », résume Laurence Krawczyk, directrice de l’agence Beauvais Mykonos.
Former et embaucher
Parmi les dispositifs qui existent figure par exemple l’AFPR, l’Action de formation préalable au recrutement. L’employeur s’engage à former (pendant 400 heures au maximum) le demandeur d’emploi, puis à lui proposer une offre d’embauche. « J’ai fait pas mal de ces AFPR dans le cadre de l’ouverture de notre drive, témoigne Emmanuelle Speller, en charge des Ressources Humaines chez Intermarché Beauvais. Sur la dizaine d’AFPR, six ou sept personnes ont été embauchées en CDD longue durée, et trois ont ensuite été convertis en CDI. » « Nous avons eu six AFPR, parmi lesquelles nous avons trouvé deux pépites, renchérit Rita Boucher co-gérante de MB Plomberie-Chauffage. Les personnes qui suivent ce programme sont réellement motivées et veulent apprendre. »
Ce dispositif permet aussi de ne supporter qu’une partie du coût de la formation. Les bénéficiaires (qui ne touchent pas de salaire durant la formation) voient leur indemnisation pôle emploi maintenue. Et l’employeur, lui, touche un dédommagement de cinq euros de l’heure pour le temps et les moyens consacrés. Un dispositif gagnant-gagnant qui est pourtant assez peu sollicité. Seulement 147 de ces AFPR ont été menées en 2022 sur le bassin Beauvais – Méru.
Le vivier des quartiers prioritaires
De plus, les AFPR peuvent être associées aux emplois francs, quand le jeune embauché y est éligible (issu de quartiers prioritaires). De quoi permettre encore à l’employeur de bénéficier de 15 000 € d’aide sur trois ans. « Ce n’est pas négligeable, témoigne Emmanuelle Speller. J’ai six ou sept salariés en emplois francs actuellement. Entre deux profils à compétences égales, je privilégie la personne éligible. D’autant que notre magasin est implanté au sein de la ZUP. » Pôle emploi travaille d’ailleurs particulièrement sur ces quartiers prioritaires, au sein desquels des jeunes éloignés de l’emploi, forment un vivier considérable.
Beauvais-Méru : un bassin d’emplois dynamique
2022 a été marqué par un fort dynamisme pour l’emploi dans l’Oise. Le département affiche un taux de chômage de 7, 6% bien en deçà des 9% enregistrés sur la région Hauts-de-France. Et sur le seul territoire de Beauvais- Méru, il y a toujours de l’emploi. Mi-février, on enregistrait près 9 000 offres. En 2022, 12 840 retours à l’emploi ont été comptabilisés sur le bassin d’emplois de Beauvais, dont 4 513 concernaient des chômeurs de longue durée. Sur Méru, ce sont 4 060 retours à l’emploi qui ont été enregistrés sur la même période (1 446 chômeurs de longue durée). Sur l’ensemble des contrats près de 5 200 étaient des CDI ou des CDD durable (+ de six mois). Le secteur des services à la personne reste le plus demandeur avec 26% des offres, devant le commerce et la vente (16%), l’industrie (13%) et la logistique (10%).