Rencontre avec Sébastien Lenne, directeur région Nord de Michael Page
Leader français et européen du recrutement de cadres, Michael Page est présent dans l’Hexagone depuis 30 ans. Sébastien Lenne, directeur région Nord, nous dresse le bilan de l’emploi cadre dans les Hauts-de-France.
Picardie la Gazette : Pouvezvous nous présenter l’activité du groupe ?
Sébastien Lenne : Le groupe Page est composé de trois marques : Michael Page pour les cadres confirmés, Page Executive pour les profils dirigeants et Michael Personnel pour l’intérim et les CDI cadres. Nous sommes leaders du recrutement de cadres en France et en Europe ! Côté à Londres, le groupe dispose de 6 000 collaborateurs. Nous existons depuis 40 ans et sommes pré- sent en France depuis 30 ans. Nous nous adressons à tout type d’entreprise – institutionnels, publics et privés –, dans tous les secteurs d’activité, avec une approche du recrutement spécialisée.
P.L.G.: Quels sont les atouts dont dispose la région pour attirer les cadres ?
S.L. : Le potentiel est assez fort dans la région. Les Hauts-de-France disposent d’un terrain de jeu intéressant, avec un littoral dynamique, beaucoup d’infrastructures dans l’industrie, le retail et des pôles d’excellence attractifs à l’image d’EuraTechnologies. La région possède également des structures académiques de très haut niveau et forme 19% des ingénieurs de France. Un cadre sur deux à Paris se dit prêt à travailler en province. Lille se situe au carrefour de l’Europe et la ville se montre de plus en plus attractive aux yeux des cadres. Toyota, Amazon ou encore Bayer sont venus investir ici et de plus en plus d’investisseurs étrangers s’intéressent à la région, preuve du dynamisme du territoire.
P.L.G. : Quelle tendance suit le marché de l’emploi en Hauts-de-France ?
S.L. : De manière générale, on observe un regain de confiance depuis trois trimestres. Les marchés sont porteurs, notamment le BTP où l’on constate une vraie reprise. Le recrutement est en hausse dans la région, même s’il y a moins de candidats. On assiste à des créations de postes plutôt que des remplacements. Le marché des cadres est assez dense, Lille fait notamment partie des trois plus importants bureaux de France.
P.L.G. : Comment va évoluer le marché des cadres à horizon 2020 ?
S.L. : C’est assez compliqué de se projeter, mais les perspectives de croissance sont bonnes. Nous sommes partis pour un cycle de trois ans assez favorable. Nous espérons atteindre un pic en 2020. Depuis dix ans, on navigue sur des taux de croissance assez timides. On regarde avant tout les indicateurs macroéconomiques. Lorsqu’on est entre 1,5 et 2% de croissance, le volume de recrutements de cadres est élevé. C’est avant tout la perception de la reprise par les entreprises qui génère la reprise, et on ressent que les entreprises ont beaucoup plus confiance aujourd’hui.
P.L.G. : Comment procédez-vous au recrutement ?
S.L. : Nous nous appuyons sur trois approches: comportementale, technique et stratégique. Nous travaillons notamment avec des psychologues du travail comme outils d’aide à la sélection. Nous analysons avant tout les qualités interpersonnelles. Le marché des cadres se porte bien, il y a beaucoup d’offres, mais les candidats restent timides.
P.L.G. : Qui sont vos clients en région ?
S.L.: Il y a peu d’entreprises avec qui on ne travaille pas. Notre portefeuille client est très diversifié. Nous travaillons beaucoup plus avec des PME que des grands comptes. La concurrence est rude sur le marché du recrutement, car il y très peu de barrières à l’entrée. Nous sommes un groupe mondialement implanté, qui se démarque aujourd’hui de par sa réactivité, son approche spécialisée du recrutement avec des outils performants et sa capacité à comprendre les besoins des clients et à les traiter très rapidement. Nous nous appuyons également sur un réseau national et international et confortons notre statut de leader en France et en Europe sur l’emploi cadre