Technologie
Robert Juliat, dans la lumière des projecteurs à l’Élysée
Partout dans le monde, Robert Juliat éclaire les plus grands artistes avec son matériel entièrement conçu et fabriqué dans l’Oise. L’entreprise familiale, basée à Fresnoy-en-Thelle, était l’un des exposants de la Grande exposition du Fabriqué en France, les 3 et 4 juillet à Paris.
Plutôt habituée à éclairer les artistes, la société isarienne Robert Juliat, basée à Fresnoy-en-Thelle, s’est à son tour retrouvée dans la lumière des projecteurs les 3 et 4 juillet à l’Élysée. L’entreprise spécialiste mondiale de l’éclairage pour l’industrie du spectacle vivant était en effet l’une de celles retenues pour participer à la seconde édition Grande exposition du Fabriqué en France.
Une fierté pour cette entreprise familiale fondée en 1919 dans le Val-d’Oise, et qui a franchi la frontière départementale en 1986. « Ce qui me plaît, c’est de mettre à l’honneur notre département de l’Oise, et notre savoir-faire, défend François Juliat, petit-fils du fondateur et Directeur général de l’entreprise. Cela met en avant les personnes qui travaillent ici, prouve que l’on est bon en France. »
Un champion de l’export
Il faut dire que Robert Juliat a su s’imposer dans son domaine. Une niche dans une niche, mais au sein de laquelle l’entreprise, totalement indépendante, cultive la haute qualité. Notamment, les poursuites Robert Juliat (spots de grande puissance créant à longue distance un rond de lumière et capables de suivre un mouvement), mettent en lumière les plus grands artistes à travers le monde, de Madonna à Ed Sheeran, de Sydney à Copenhague... 10 000 projecteurs sont fabriqués chaque année à Fresnoy-en-Thelle, dont les deux tiers sont destinés à l’international. Un « champion de l’export » donc qui mise sur la qualité de fabrication et la qualité de service. « Faire du quantitatif avec du Made in France, c’est compliqué sur le marché international. On ne peut se différencier que par du qualitatif ! », plaide François Juliat.
La chaîne de production est entièrement basée dans l’Oise sur le site de 6 000 m2 qui accueille 60 salariés. « Tout est assemblé ici, à la main, par des opérateurs expérimentés », insiste le chef d’entreprise. S’y trouve également un département de recherche et développement qui permet à la fois d’innover, et de répondre à des commandes spécifiques. « Nous nous voulons proches de nos clients. Nous sommes à l’écoute des plus grandes scènes internationales. Nous pouvons proposer des produits ajustés à leurs besoins, des produits sur-mesure. »
La maîtrise de la LED
Cette capacité à innover place aussi Robert Juliat en bonne position dans le virage technologique que représente l’arrivée des LED, dans un marché dominé par l’halogène. « Lorsque nous avons repris la société avec mon frère, en 2008, nous avons commencé à faire des essais, raconte François Juliat. On a tout de suite vu le potentiel. »
Restait à maîtriser la LED, et l’électronique qui y est associée, pour des appareils qui supposent des puissances colossales de 4 000 watts HTI. Dès 2015, Robert Juliat a montré sa capacité à maîtriser cet outil, comme en témoigne le PLASA award pour son projecteur Dalis. Depuis, l’entreprise accompagne la transition chez ses clients, encore équipés en majorité de projecteurs halogènes.
C’est d’ailleurs une poursuite à LED Oz, équipée de l’outil SpotMe de suivi en temps réel, qui était exposée à l’Elysée. « Nous en avons d’autres plus grosses que celle-ci, mais elles étaient plus difficiles à exposer »,
sourit François Juliat. Nul doute qu’elle aura réussi à taper dans l’œil des visiteurs et aussi à mettre en lumière l’industrie du spectacle vivant, fortement marquée par la crise sanitaire.