Énergie verte
Thelle BioEnergie, le nouveau producteur de gaz vert dans l'Oise
Installée au milieu de champs, dans la commune de Neuilly-en-Thelle - entre Montataire et Méru - la société Thelle BioEnergie produit et injecte du gaz vert sur le réseau de distribution GRDF depuis un an grâce au procédé de la méthanisation. La société a inauguré ses installations le 1er septembre et représente le 9e site de méthanisation de l'Oise et le 29e de la région Hauts-de-France.
C'est le premier méthaniseur sur le territoire de la la Communauté de communes du Pays de Thelle. Thelle BioEnergie est le fruit du travail, du dynamisme et de la volonté - de contribuer aux nouveaux visages de l'agriculture - de deux amis d'enfance, Guillaume Deblock et Baptiste Mezonniaud. Et les deux associés connaissent bien ce territoire puisqu'ils en sont originaires et ont installé leur méthaniseur sur les terres agricoles de la grand mère maternelle de l'un d'entre eux. « Le projet répond aux enjeux agricoles et aux défis de la transition énergétique », souligne Baptise Mezonniaud qui a décidé, avec son associé, de mettre en place un méthaniseur pour revaloriser les déchets agricoles. Car il fonctionne grâce à la fermentation de matières végétales provenant de leurs exploitations agricoles, de l'industrie agroalimentaire locale, des résidus des sucreries, des déchets de céréales mais aussi des oignons, fruits et légumes déclassés et non consommables... issus du circuit court.
L'objectif in fine des deux associés est de traiter 65 tonnes de matière par jour et d'injecter 23 000 Mwh, correspondant à la consommation de 1 917 foyers et 102 bus (carburant gaz vert) par an soit 4 000 tonnes de CO2 évitées. Actuelle, 1 500 foyers (6 000 habitants) de la Communauté de communes du Pays de Thelle sont approvisionnés en gaz vert. Ce projet a été lancé en 2017 pour un investissement total de 5,2 millions d'euros, soutenu par l'Ademe à hauteur de 10%. Les travaux de terrassement ont commencé en septembre 2019 et la première mise en service date du 29 octobre 2020. « Il nous aura fallu trois ans d'étude et de réflexion, et nous tenons nos objectifs malgré les aléas climatiques et sanitaires durant ces deux dernières années et qui continuent encore », précise Guillaume Deblock.
Un projet vertueux
L'enjeu est aussi économique. La pérennisation des entreprises agricoles familiales a été l'un des éléments déclencheurs du projet. Les fermes de Guillaume Deblock et Baptiste Mezonniaud produisent principalement des céréales, des oléagineux ainsi que des betteraves sucrières. Avec leur projet, ces dernières produisent dorénavant des CIVEs (cultures intermédiaires à vocation énergétique), semées entre deux cultures principales assurant ainsi une couverture permanente du sol. La nature fait le reste : grâce à la photosynthèse, ces plantes captent le CO2 et le transforment en énergie via la méthanisation. Cette nouvelle activité a permis d'embaucher un salarié à temps plein et de recourir à de nombreux prestataires que ce soit pour l'ensilage des CIVEs, l'épandage du digestat, le transport ou encore la maintenance des installations.
Mais
la transition énergétique est avant tout la pari ambitieux de ce projet. « Le
biométhane participe aux énergies renouvelables et à une économie
circulaire,
souligne Baptise Mezonniaud. La dépendance
peut affaiblir, on le voit avec la hausse du gaz, et la culture
intermédiaire protège les sols et capte le CO2.
» De plus, la méthanisation agricole permet la préservation d'une
agriculture de qualité et place les fermes au cœur de la transition
écologique par une agriculture qui ne cesse d'évoluer. Ce procédé
rentre également dans le cadre des ambitions de la région
Hauts-de-France, qui entend être la première région en injection
de gaz vert d'Europe, à travers son plan Rev3.
Dans les Hauts-de-France, la méthanisation avec GRDF c'est :
- 45
méthaniseurs raccordés, 48 fin 2021.
- 12 unités raccordées dans l'Oise.
- 95% de ces productions sont d'origine agricole.
- 100 projets en cours.