Tourisme : le retour à la normale se profile

Le secteur touristique s’attend à de belles perspectives estivales, qui devraient lui permettre de retrouver une activité proche de celle d’avant Covid, soutenue par la clientèle domestique et portée par le retour des visiteurs étrangers.

(c) Pixabay
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En dépit du conflit en Ukraine et de la hausse des prix, la reprise du tourisme international en France se confirme. Le niveau d’activité se rapproche des performances affichées en 2019, d’après la dernière note de conjoncture d’Atout France, l’agence de développement touristique, publiée le 7 juin dernier. La ville de Paris enregistre un rebond notable témoignant d’une reprise dynamique. L’hôtellerie haut de gamme bénéficie plus particulièrement du retour de la clientèle étrangère.

Selon les données dévoilées, les recettes du tourisme international s’élevaient à 4 milliards d’euros en mars 2022, ce qui correspond à une baisse de 4% seulement du niveau prépandémique. L’an passé, la France a pu conserver son leadership en termes de recettes internationales, soit 35 milliards d’euros. Sur l’ensemble de l’année, sa part de marché au sein de l’Union Européenne s’établit à 17,7%, contre 15% pour l’Espagne et 11,1% pour l’Italie. En mars 2022, les recettes des clientèles européennes (Suisse, Belgique, Royaume-Uni...), renouent également avec leur niveau d’avant crise, voire le dépasse, alors que l’absence des voyageurs chinois et japonais se fait sentir. En revanche, le transport aérien est toujours en retrait par rapport à son niveau prépandémique : les arrivées internationales sont en baisse d’un tiers comparativement avec la même période de 2019.

Une reprise portée par la clientèle domestique

Le marché domestique reste bien orienté avec un volume de nuitées avoisinant le niveau de 2019 (-4,8%) sur ce premier trimestre, mais en croissance de 23,4% par rapport au trois premiers mois de 2021. En dépit de la levée des restrictions sanitaires, les destinations de proximité, en particulier le littoral et la moyenne montagne, continuent d’être privilégiées par les Français bien que l’étude note le redressement des départs à l’étranger. En mars, la reprise de l’activité touristique s’est confirmée, portée notamment par le rebond des hébergements marchands par rapport à 2021 .

La fréquentation touristique se redresse

Sur le marché de la location de particulier à particulier, Atout France, se montre optimiste quant aux perspectives pour le mois de juillet. L’offre et la demande ainsi que les taux d’occupation affichent des niveaux supérieurs à 2019 sur l’ensemble de l’Hexagone, à l’exclusion de Paris où les volumes de demande sont inférieurs à ceux enregistrés avant la pandémie.

Côté activité hôtelière, fortement impactée par la pandémie, le redressement devrait se poursuivre. Le déficit d’occupation par rapport à 2019 a été comblé ce mois d’avril 2022, notamment grâce aux établissements haut de gamme. Ce segment a bénéficié du retour des clientèles étrangères, européenne et américaine, affichant un progrès significatif, notamment pour les établissements de la Capitale et de la Côte d’Azur.

Retour du désir de voyager

À l’approche de la saison estivale, la France se classe parmi les trois destinations favorites des touristes européens, avec l’Italie et l’Espagne. « Les voyages de loisirs sont privilégiés et les destinations littorales plébiscitées », explique Atout France. L’organisme s’attend à une tendance positive et souligne des intentions de voyages traduisant « un besoin de vacances important ». Et un redressement significatif des flux aériens vers la France a été observé : ce mois d’avril, ils se situent aux deux tiers de leur niveau de 2019 à la même période, « traduisant un retour à la normal progressif », note Atout France. Les clientèles espagnoles et italiennes reviennent dans l’Hexagone, avec des réservations sur la période de mai à juillet en avance par rapport à 2019.

Bien que l’activité touristique s’annonce soutenue, Atout France souligne, toutefois, quelques points de vigilance. Notamment, les difficultés de recrutement, en particulier des saisonniers. Les professionnels souffrent encore d’une pénurie de main d’œuvre qui risquent d’impacter leur offre estivale. D’autre part, l’inflation, la hausse des prix des carburants et la baisse du pouvoir d’achat qui en résulte pourraient influencer les comportements de consommation des estivants, de mobilité et leur choix de destination.

A.B et B.L