Tourisme : un été 2024 en pente douce

Après avoir bien démarré, l’été 2024 affiche un léger recul de 1% de la fréquentation touristique par rapport à l’année précédente, soit 2,5 millions de nuitées en moins. Les mois de juin et juillet n’atteignent pas les niveaux de 2023, malgré un mois d’août plus dynamique. Les campings sont plus prisés que les hôtels.

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Une saison estivale touristique 2024 en demi-teinte. C’est ce que confirme le bilan (provisoire) de l’Insee, paru le 3 octobre dernier : avec 247,3 millions de nuitées, la fréquentation des hébergements collectifs de tourisme de cet été 2024 (de mai à août) « n’atteint pas le niveau particulièrement haut de la saison 2023 », note l’Insee. Mais « bien qu’inférieure à celle de 2022, année de reprise après la crise sanitaire, elle est supérieure à celle de 2019 ». La saison reste marquée par le retour progressif d’une clientèle étrangère, alors que la clientèle française est en retrait, pour la seconde année consécutive, notamment dans les hôtels.

Les campings tirent leur épingle du jeu

Avec 119,9 millions de nuitées, les campings ont accueilli plus de vacanciers que les établissements hôteliers (86,7 millions de nuitées) : leur fréquentation est la seule qui s’affiche en hausse, de 0,9% sur un an, contre un déficit de 2,2 millions de nuitées ( pour les hôtels (-2,5% par rapport à 2023). Les autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT) suivent cette tendance à la baisse (-3,1%), plus particulièrement les résidences de tourisme, qui perdent plus d’un million de nuitées, soit un recul de 3,6% de leur fréquentation.

Le maintien de l’hôtellerie de plein air est porté par une hausse de 4,6% de la clientèle étrangère, essentiellement européenne. En revanche, les hôtels affichent une baisse de 2,3% de leur clients non-résidents. En particulier, les britanniques ont été nettement moins présents, leur fréquentation marque un coup d’arrêt net de 14,3%. Les italiens (-6,2%), et espagnols (-5,1%) ont également moins fréquenté les hôtels, ainsi que les allemands et les belges, dans une moindre mesure. Parmi les touristes extra-européens, revenus plus tardivement après la crise sanitaire, les américains contribuent nettement à soutenir la fréquentation hôtelière en France. En 2024, ces derniers cumulent 4,7 millions de nuitées en hausse de 14% par rapport à 2023, dépassant ainsi les britanniques. Si les chinois et les japonais ont également fait leur retour dans l’Hexagone (560 000 et 310 000 nuitées, respectivement), ils restent moins nombreux qu’avant le Covid.

Au total les 900 000 nuitées supplémentaires des touristes étrangers n’ont pas suffi à compenser le reflux de la clientèle domestique, note l’Insee : les Français sont moins partis en vacances cet été. La désaffection de la clientèle résidente concerne tous les types d’hébergement, en particulier les hôtels (-2,7%) et les AHCT (-3,9 %). La montagne a été un peu plus prisée qu’en 2023 et le littoral méditerranéen a vu sa fréquentation touristique légèrement augmenter, contrairement à la façade atlantique .

L’effet escompté des JO pas au rendez-vous

Contrairement aux attentes, les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 n’ont pas eu d’impact positif sur la fréquentation touristique en Ile-de-France. La baisse entamée en début de saison s’est poursuivie. Tous les types d’hébergements collectifs ont tous été pénalisés. La région a perdu près de 2,5 millions de nuitées (-7,8%). La fréquentation des non-résidents a reculé de 10,2%. Seule la clientèle américaine progresse, de 5,2%. Dans les hôtels franciliens, qui représentent une part importante du marché, le déficit est estimé à 2,4 millions de nuitées, soit -9,2% comparativement à l’été 2023, malgré une hausse du nombre de visiteurs pendant la période des JOP. Il est principalement attribuable au recul du tourisme d’affaires, de 11,6% par rapport à 2023, (vs 8,6% à l’échelle nationale), soit un tiers des nuitées perdues.

A.D et B.L