Tout savoir sur les levées de fonds
La pépinière d’entreprises de l’agglomération du Beauvaisis a organisé une conférence sur la stratégie de levée de fonds : pour tout savoir sur les possibilités d’augmenter le capital de son entreprise.
Pour une entreprise, trouver des fonds est souvent une question de survie : au moment de la création bien sûr, mais aussi à toutes les étapes de son développement, une augmentation de capital peut être… capitale ! La conférence organisée par la pépinière d’entreprises de l’agglo du Beauvaisis a répondu aux interrogations d’une douzaine d’entrepreneurs en la matière. Elle était animée par Simon Azan et Emmanuel Cohen, tous deux avocats d’affaires associés dans un cabinet parisien et auteurs du livre Levée de fonds, aspects pratiques et juridiques. « C’est une première dans la région », soulignait la directrice de la pépinière, Consuelo Monfort, en présence de Franck Pia, maire adjoint de Beauvais en charge de l’emploi et de la politique de la ville.
Différents investisseurs potentiels
En fonction du degré de maturité de la structure, différents types d’investisseurs sont possibles. Au “love money”, obtenu auprès de son entourage proche pour créer son entreprise, succèdent les bien connus business angels : ce sont souvent des anciens dirigeants souhaitant investir une part de leur patrimoine dans des entreprises innovantes. Ils peuvent être individuels ou faire partie de clubs ou de réseaux : la France compte aujourd’hui près de 8 000 business angels, dont environ la moitié sont regroupés dans 80 réseaux. Leur apport n’excède généralement pas 500 000 euros. Pour des montants plus importants allant jusqu’à plusieurs millions, il convient de se tourner vers des fonds d’investissement : ils sont plusieurs centaines en France, spécialisés en fonction des régions, du secteur d’activité ou du stade de développement de l’entreprise.
Les avantages
L’arrivée dans son capital d’un investisseur extérieur a pour premier effet positif de renforcer sa structure financière, par l’accroissement des capitaux propres ou équivalents, par une amélioration du ratio de solvabilité, et en facilitant l’accès au crédit bancaire. Elle permet de financer sa croissance tout en bénéficiant de la compétence de l’investisseur, d’institutionnaliser sa société en lui donnant une crédibilité plus forte, d’aider à la stratégie d’entreprise en matière de croissance externe, d’internationalisation ou de recrutement. Mais on ne se lance pas dans une telle aventure sans une préparation rigoureuse. Il faut avant tout rédiger un business plan et préparer un argumentaire (ou “pitch”) de nature à convaincre les investisseurs qui ne prendront pas de risques financiers à la légère. Préparer les éléments de réponse aux questions qu’ils ne manqueront pas de poser, comme le timing et les conditions de sortie, le mode de gouvernance, la géographie du capital, le reporting financier et opérationnel, le droit d’audit… Emettre des bons de souscription de parts de créateur d’entreprise (BSPCE) au profit des fondateurs. Rédiger une lettre d’intention, un protocole d’investissement, une convention de garantie. Prévoir un pacte d’actionnaires, véritable mode d’emploi du partenariat envisagé. On le voit, une levée de fonds ne s’improvise pas et le mieux est sans conteste de se faire accompagner dans cette démarche par des spécialistes intermédiaires, dits “leveurs de fonds”, qui agissent sur mandat à la manière des agents immobiliers. Pour que la levée de fonds ait le plus de chances d’aboutir et constitue une vraie opportunité pour l’entreprise.