Trois lauréats picards aux trophées INPI régionaux de l’inno
Parce qu’ils ont fait de la propriété industrielle et de l’innovation, les leviers de leur développement, deux entreprises et une unité de recherche picards ont été distingués par l’Institut national de la propriété industrielle lors des trophées régionaux organisés au CETIM de Senlis (Centre Technique des Industries Mécaniques).
Dans un contexte de mondialisation et d’accélération des échanges, la propriété industrielle représente un enjeu stratégique pour les entreprises et un vrai levier de développement. Avoir déposé une marque ou un brevet auprès de l’INPI, (institut national de la propriété industrielle), c’est l’assurance qu’un nouveau procédé ou une découverte novatrice seront non seulement protégés mais accompagnés dans leur réalisation. L’INPI, organisme public autofinancé, placé sous la tutelle du ministère de l’économie, des finances et de l’industrie, protège, valorise l’innovation et accompagne ses déposants dans toutes leurs démarches ultérieures. Acteur national du développement par sa participation active à l’élaboration et la mise en oeuvre de politiques publiques dans le domaine de la propriété industrielle et de la lutte contre la contrefaçon, il joue également un rôle sur la scène internationale en élaborant le droit de la propriété industrielle et en agissant au sein d’instances européennes et mondiales. L’innovation, qu’elle soit d’ordre technologique ou liée au marketing, est soutenue sur le terrain local par l’agence régionale de l’innovation (ARI). L’ARI Picardie a conclu une convention de collaboration avec l’INPI Picardie en 2011. Son but ? Promouvoir le développement de la propriété industrielle auprès des PME et des TPE innovantes, « ne pratiquant pas ou peu la recherche. » Chaque année, l’INPI distingue des PME/ PMI, des organismes de recherche ou des laboratoires qui ont fait le pari de l’innovation en faisant de la propriété industrielle l’un des piliers de leur stratégie de développement. Lors d’une première étape, les Trophées INPI de l’innovation récompensent des lauréats régionaux avant l’ultime étape nationale. Ces lauréats régionaux sont choisis parmi des entreprises (jusqu’à 1 000 salariés) des organismes de recherche sur la base d’une liste établie par un jury national ou par le biais de candidatures spontanées, il y a au maximum trois PME par région et une unité de recherche.
« L’innovation est dans l’ADN du CETIM »
C’est au CETIM (centre technique des industries mécaniques) de Senlis que s’est déroulée la cérémonie des Trophées régionaux de l’innovation 2012 mettant à l’honneur trois lauréats picards. Créé en 1965 et labellisé institut Carnot depuis 2006, le CETIM poursuit des programmes de recherche technologique et organisationnelle tant au niveau européen qu’international. Il favorise le co-développement avec les PME, notamment par une offre d’ingénierie en coopération avec les entreprises mécaniciennes françaises. Le CETIM, un lieu qui s’imposait naturellement pour remettre les trophées de l’innovation INPI.« L’innovation est dans l’ADN même du CETIM », rappelait son directeur. La manifestation s’est déroulée en présence de plusieurs représentants des organismes précités dont Philippe Choderlos de Laclos,directeur général du CETIM, Martine Planche, directrice de l’INPI et Chloé Lallich, directrice adjointe, responsable Europe, de l’ARI Picardie. Trois lauréats donc, à commencer par la société Gerlonbasée dans la Somme, à Pont-Remy. L’entreprise créée en 1989 est spécialisée dans la conception, la production et la distribution de produits et services pour les marchés industriels, du bâtiment et du bois (abrasifs, brosses, laines d’acier). Elle compte vingt salariés. 0,6% de son chiffre d’affaires est réalisé à l’export, 2,3 % de ce même chiffre d’affaires est consacré à la recherche et au développement (R&D). Gerlon a déposé 11 brevets, 19 marques et 7 modèles. L’entreprise est progressivement passée de la sous-traitance à une activité de développement de ses propres produits, utilisant la propriété industrielle pour protéger certaines de ses innovations comme par exemple, un système de filtration de poussière ou encore un cale facilitant l’aspiration des résidus de ponçage. Cette stratégie de développement a permis à Gerlon de se positionner au côté de grandes marques dans les enseignes du bricolage.
Deux lauréats dans l’Oise
Second récipiendaire, l’UTC de Compiègne et plus précisément, l’unité de recherche TIMR (transformations intégrées de la matière renouvelable) laquelle a déjà déposé huit brevets en propriété industrielle. Placée sous la conduite de l’enseignant André Pauss, l’unité TIMR créée en janvier 2008 comprend 45 enseignants chercheurs, 34 thésards et 8 personnels techniques et administratifs. Le jury INPI a voulu récompenser « sa volonté de travailler en collaboration avec les industriels (…) Cette pratique permet à ces industriels de conserver ou d’obtenir un avantage concurrentiel qu’ils n’auraient pu obtenir sans le travail de l’unité TIMR. » Erigène est du reste une entreprise créée à partir des travaux de ce laboratoire, ce projet ayant généré la création de sept emplois. « Tôt ou tard nos recherches vont se retrouver au service de l’entreprise. On est à 90 % dans l’agroressource », confirmait André Pauss lors de la remise du trophée INPI. Troisième lauréat, toujours dans l’Oise, l’entreprise EJ, basée sur la zone industrielle de Marivaux-Saint-Crépin Ibouvillers, près de Méru. Créée en octobre 1992, cette société de fonderie est spécialisée dans la conception, la production et la distribution de solutions d’accès pour les réseaux d’eaux (plaques d’égouts, drainages). Forte de près de 600 salariés, EJ réalise une bonne partie de son chiffre d’affaire à l’export (37 %) et consacre 1,7 % à la recherche et au développement. Elle a déposé 44 brevets, 23 marques et 100 modèles. « 20 % de notre chiffre d’affaire est due à l’innovation », faisait remarquer Bertrand Vinet, responsable des nouveaux produits chez EJ. Là encore, démonstration fut faite de la pertinence du rôle joué par l’INPI : « Nous avons des produits très faciles à copier, il faut mettre de la protection industrielle pour nous protéger de nos concurrents et maintenir des emplois », devait-il ajouter en recevant son trophée. Un trophée régional en forme de sésame qui lui permettra comme à chaque récipiendaire de concourir lors de la finale nationale organisée à Paris en janvier 2013.